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Les craintes d’un rebond de l’inflation divisent la Fed

De nombreux responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) craignent autant les conséquences d’une détérioration de l’inflation que celles de l’emploi. Sauf Michelle Bowman. « Je considère toujours que les risques pour la stabilité des prix sont plus élevés, en particulier dans la mesure où le marché du travail reste proche des estimations de plein emploi », a déclaré mardi le gouverneur de l’institution monétaire.

C’est aussi pour cela qu’elle a voté différemment des autres membres du comité de politique monétaire de la Fed la semaine dernière. Elle avait en effet voté pour une réduction d’un quart de point des taux directeurs, alors que la majorité des responsables préféraient une réduction, finalement actée, d’un demi-point, les ramenant dans la fourchette de 4,75 à 5,00 %.

« Une approche plus mesurée aurait permis d’éviter le risque de signaler involontairement des inquiétudes concernant les conditions économiques », mais aussi « Cela pourrait potentiellement raviver les pressions inflationnistes »elle a expliqué mardi.

Plus préoccupé par l’inflation

Le gouverneur n’est par ailleurs pas serein face à l’évolution de l’inflation. « À mon avis, les risques de [la] le voir se relever reste important », elle a dit.

États-Unis : l’inflation ralentit plus que prévu en août, baisse des taux en perspective

Pour rappel, la hausse des prix à la consommation est tombée à +2,5% sur un an en août, contre +2,9% en juillet, selon l’indice CPI publié par le département du Travail. Elle reste donc supérieure à l’objectif de la Fed, fixé à +2%. Surtout, l’inflation dite de base (hors prix de l’énergie et de l’alimentation, plus volatiles par nature) s’est élevée à +3,2% sur un an, identique à juillet, mais en hausse sur un mois (+0,3% en août contre +0,2% en juillet).

« Même si ce n’est pas ma prévision de base, je ne peux pas exclure le risque d’une stagnation de la progression de l’inflation », a prévenu le gouverneur.

Au contraire, Michelle Bowman a insisté sur le fait que le marché du travail reste sain, même s’il a « La situation s’est relâchée après les conditions extrêmement difficiles de ces dernières années », a-t-il ajouté. « Mais le nombre d’emplois disponibles continue d’être supérieur au nombre de travailleurs disponibles, une situation qui ne s’est produite que deux fois avant 2018 au cours d’une période prolongée depuis la Seconde Guerre mondiale, ce qui démontre une fois de plus la vigueur continue du marché du travail », a déclaré le gouverneur de la Réserve fédérale.

L’emploi sous surveillance particulière

Plus généralement au sein de la Fed, on craignait qu’un maintien trop long des taux élevés ne conduise à une hausse du chômage, voire à une récession. Si le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,2 % en août, en baisse de 0,1 point par rapport à juillet, il reste supérieur de 0,4 point à celui d’il y a un an (3,8 % en août 2023). « On assiste désormais à une baisse indéniable et généralisée des embauches »a prévenu Ian Shepherdson, président et économiste en chef de Pantheon Macroeconomics.

États-Unis : le chômage en légère baisse, les créations d’emplois moins importantes que prévu

C’est pourquoi la Fed a choisi de commencer son assouplissement monétaire, même si l’inflation n’a pas atteint l’objectif souhaité. Pour le président de l’institution, Jerome Powell, un « réétalonnage approprié » la politique monétaire devrait permettre de concilier « solidité du marché du travail dans un contexte de croissance modérée et d’inflation en baisse durable vers 2%. »

La situation de l’emploi outre-Atlantique inquiète aussi les particuliers. L’indice mesurant la confiance des consommateurs est tombé à 98,7 points en septembre, contre 105,6 points en août (données revues à la hausse), selon l’enquête mensuelle du Conference Board publiée mardi. Un niveau bien en deçà des prévisions des analystes, qui tablaient sur 104 points, selon le consensus Market Watch. Il s’agit également de sa plus forte baisse depuis août 2021. Cette dégradation « Cela reflète probablement les inquiétudes des consommateurs concernant le marché du travail (…), même si le marché du travail reste assez sain, avec un faible taux de chômage, peu de licenciements et des salaires élevés »a déclaré Dana Peterson, économiste en chef du Conference Board.

(Avec AFP)

 
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