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“through activism”, Loïc Résibois chose to die in France

Annoncé sur X (ex-Twitter) par l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), le décès de l’ancien policier d’Amiens, diagnostiqué il y a deux ans avec la maladie de Charcot, a ému bien au-delà de la communauté des militants du suicide assisté. Ses derniers mots, postés la veille sur son compte Instagram, depuis son lit médicalisé à l’aide d’un ordinateur équipé d’un lecteur oculaire, ont été largement relayés par les médias nationaux et sur les réseaux sociaux.

Ce Picard de 47 ans, qui avait exprimé son souhait de « ne pas vivre au-delà du mois de septembre » après la dégradation de sa santé, a révélé avoir commencé une sédation « profonde et continue », autorisée depuis 2016 par la loi Claeys-Leonetti.

« Vous imaginez que j’aurais préféré une fin plus rapide, mais j’ai choisi, notamment par militantisme, de mourir en France, dans le lieu qui m’est le plus cher, l’île de Ré. »

At the Portes-en-Ré

C’est dans le village des Portes-en-Ré, à l’extrême nord de l’île, cadre de ses plus beaux souvenirs d’enfance, où il s’est également marié et est revenu régulièrement avec sa famille, que Loïc Résibois a mis fin à ses souffrances. Non sans avoir été confronté une dernière fois au désaccord d’une partie du personnel soignant sur la question de la fin de vie.

Les cabinets infirmiers de l’île de Ré contactés par le service d’hospitalisation à domicile de La Rochelle ont tous refusé de lui administrer les médicaments destinés à soulager ses douleurs constantes. C’est finalement une infirmière rochelaise qui a accepté de venir à son domicile pour l’accompagner dans ses derniers instants.

« Comme le ver luisant, j’aurai simplement tenté d’éclairer les consciences sur un sujet qui nous concerne tous : la mort », écrit celui qui donnait encore son témoignage, lundi 23 septembre, au journal de 20 heures de France 2. « Je suis fatigué de cette existence, confie-t-il, utilisant un amplificateur de voix. Je ne veux pas pousser ma vie au-delà du point de rupture qui ferait passer mon existence de la vie à la survie. Et ce moment arrive, je le sens. »

« Arrêtez d’écouter les voleurs de liberté et écoutez enfin ces Français qui vous supplient jour après jour ! Choisir les conditions de sa mort est un droit humain… »

L’Amiénois a décrit le “confinement” dans lequel il a été plongé, prisonnier d’un corps dont les muscles ne répondaient plus, contraint de recourir à un respirateur artificiel. Un enfer entretenu “au prix d’un effort abyssal”. “Aujourd’hui, on meurt moins bien que nos chiens”, a-t-il déploré.

« Nous sommes prêts »

Loïc Résibois avait trouvé l’énergie de s’emporter après la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, interrompant les travaux des députés sur le projet de loi sur la fin de vie. Olivier Falorni, député de La Rochelle-Ré et rapporteur du texte prévoyant notamment la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie sous conditions, a promis sur sa page Facebook : « Je serai fidèle à votre message, cher Loïc. »

Mardi, sur RMC/BMFTV, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a appelé le nouveau Premier ministre Michel Barnier « à rétablir rapidement certains textes qui nous tiennent à cœur », dont la loi sur la fin de vie. « J’y suis, nous y sommes particulièrement attachés. J’ai présidé la dernière séance le vendredi avant la dissolution » [le 7 juin]jusqu’à minuit. Les débats ont été respectueux. C’est un texte qui est attendu par les Français. J’espère qu’il sera réexaminé avant la fin de l’année. Nous sommes prêts, le texte est prêt, donc il faut y aller.

Président d’honneur de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité, l’adjoint socialiste à la mairie de Paris Jean-Luc Romero-Michel a interpellé la nouvelle ministre de la Santé. « Madame Darrieussecq, il est enfin temps d’écouter les malades qui n’en peuvent plus d’attendre une loi sur la liberté en fin de vie. Ce n’est pas une affaire médicale mais une affaire citoyenne ! Arrêtez d’écouter les voleurs de liberté et écoutez enfin ces Français qui vous supplient jour après jour ! Choisir les conditions de sa mort est un droit humain… »

 
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