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Meurtre d’une fille de Granby | Le tribunal entend l’appel de la belle-mère

(Québec) La grand-mère de la « petite fille de Granby » a assisté mardi à une audience à la Cour d’appel de la capitale. Elle a voulu être là pour s’assurer que la justice soit sévère pour le meurtrier, qui demande un nouveau procès et une peine réduite.

Le meurtrier, dont le nom ne peut être dévoilé par décision de justice, a fait appel du verdict de culpabilité, qui prévoit une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans. La belle-mère, avec l’aide du père, avait retenu captive et ligoté la fillette de 7 ans juste avant qu’elle ne meure par asphyxie en avril 2019.

« Je voulais être ici parce que la seule fois où je n’y suis pas allé [au procès]« Mon gars a eu affaire aux avocats et il a été retenu captif », a raconté la femme dans les couloirs du palais de justice de Québec.

Son fils, le père de la fillette de 7 ans, a plaidé coupable à une accusation moins grave d’enlèvement en décembre 2021. Il a été libéré en mai dernier.

« Il est sorti depuis un moment. Il n’a pas tenu longtemps », se lamente la grand-mère à propos de son fils. « Il n’y a pas eu de justice là-bas, mais j’espère qu’il y aura justice ici. »

La belle-mère, qui avait ajouté du ruban adhésif autour du visage de la fille, a été reconnue coupable par un jury de meurtre au deuxième degré et de séquestration illégale en décembre 2021.

Dans son appel entendu par la Cour mardi, la meurtrière demande un nouveau procès. Son avocat avance plusieurs arguments. Il déplore notamment le fait que le procès ait eu lieu à Trois-Rivières plutôt qu’à Montréal.

Rappelons que la défense avait demandé que le procès ne se tienne pas dans le district de Bedford, étant donné la difficulté de trouver des jurés dans ce secteur où l’affaire avait été très médiatisée. L’accusé visait Montréal, une ville dont la base de population était plus importante. C’est finalement Trois-Rivières qui a été choisie. L’avocat de la belle-mère, Maxime Hébert-Lafontaine, estime que le juge du procès aurait dû entendre les arguments de la défense en ce sens.

« Cette affaire, qu’elle ait eu lieu à Montréal, à Trois-Rivières ou à Percé, aurait fait le même bruit », a commenté le juge François Doyon. « J’ai de la difficulté à voir la différence entre un procès à Montréal ou à Trois-Rivières… »

Messages texte dans le dock

Les SMS échangés entre la belle-mère et le père de la jeune fille sont également au cœur du recours. Selon la défense, ils auraient été obtenus illégalement. Le téléphone de la belle-mère avait été passé au peigne fin sans autorisation judiciaire, déplore l’avocat de la femme de 40 ans.

Un juge de première instance avait conclu qu’il y avait eu violation des droits de l’accusé, mais que l’intrusion était « minime ».

La défense a déclaré que les messages texte échangés entre la belle-mère et le père n’auraient pas dû être admis. Au minimum, le juge aurait dû donner au jury des instructions claires sur leur valeur.

Ces messages ont été utilisés par la Couronne pour démontrer que la belle-mère nourrissait depuis longtemps une aversion pour la petite fille. « Il y a un caractère provocateur dans les messages textes, je ne pense pas qu’on puisse en douter ! » a affirmé Me Hébert-Lafontaine.

Procureur de la Couronne Met Laurence Bélanger estime que ces messages textes ont été extrêmement importants pour le jury, notamment parce qu’ils ont écarté la théorie d’un accident banal.

« Si nous avions eu la preuve d’une relation amoureuse et que cela était sorti de nulle part, le jury aurait pu avoir des doutes », a-t-elle déclaré. De plus, elle note que le juge de première instance a exclu 300 messages de la preuve.

« J’ai assisté au procès. Je comprends parfaitement qu’il ait fallu cela pour montrer l’animosité qu’elle avait envers la petite fille depuis longtemps, a réagi la grand-mère dans les couloirs du palais. Elle la détestait de plus en plus, elle ne la supportait plus. »

« Elle nous manque, elle nous chantait des chansons, elle dansait dans ses petites robes… Ces choses-là sont inoubliables », a ajouté celle qui a eu la garde de la petite fille de 2012 à 2015, avant qu’une décision de justice n’accorde la garde au père.

« Nous sommes partis en croisière avec elle. Elle était si heureuse. Et puis, tout d’un coup, elle est partie en enfer à la maison. C’est tellement triste de voir comment elle a fini. »

La meurtrière demande également que sa peine de prison à vie soit réduite, avec possibilité de libération conditionnelle après 10 ans au lieu de 13. Son avocat pointe les « violations subies par la requérante », notamment la perquisition abusive, ainsi que la médiatisation exceptionnelle de l’affaire.

Les trois juges de la Cour d’appel ont pris l’affaire en délibéré. ​​La décision sera connue dans les prochains mois.

 
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