Depuis qu’elle a annoncé son soutien à Kamala Harris, la chanteuse Taylor Swift est au cœur d’une campagne de désinformation menée par les partisans de Donald Trump sur les réseaux sociaux. Rumeurs de faillite et images trafiquées circulent, illustrant l’importance stratégique des plateformes numériques dans la bataille électorale américaine.
D’un côté, Donald Trump, habitué des tweets incendiaires. De l’autre, Kamala Harris, qui multiplie les références humoristiques à la pop culture dans des vidéos virales. La présence très contrastée des deux candidats à la Maison Blanche sur les réseaux sociaux a pourtant le même objectif : la conquête du jeune électorat.
La chanteuse américaine Taylor Swift, qui a récemment annoncé son soutien à Kamala Harris pour l’élection présidentielle de novembre, est actuellement la cible du camp républicain de Donald Trump. Ces derniers jours, des allégations circulent selon lesquelles la star aurait perdu 125 millions de dollars de contrats suite à son soutien, qu’elle aurait du mal à remplir les salles de concert ou qu’elle serait en faillite. Des images de la chanteuse en larmes ont également été partagées des dizaines de milliers de fois sur Twitter.
Mais Reuters a « fact-checké » cette fausse information qui semble en réalité provenir d’un site satirique. Une campagne qui s’inscrit dans la stratégie de communication générale du candidat républicain : messages alarmistes, attaques contre Kamala Harris et ses partisans, ou encore avertissements sur le déclin de l’Amérique. Le ton est sombre.
Une approche démocratique plus détendue et plus légère
Du côté du camp démocrate et de sa candidate Kamala Harris, l’approche est plus décontractée. Le contenu est plus léger, avec des vidéos humoristiques sur une musique qui cartonne sur TikTok. On y découvre les coulisses de la campagne, et son appel avec le gouverneur Tim Walz figure parmi les vidéos les plus vues, avec plus de 7 millions de vues.
Tout cela grâce à son équipe appelée « réponse rapide numérique » et composée de jeunes de 25 ans et moins qui publient dans la demi-heure, explique le Washington Post.
Le ton est joyeux, souvent sarcastique, et les messages tournent en dérision Donald Trump. La campagne de Harris semble plus efficace, puisqu’elle a obtenu 100 millions de vues de plus que Donald Trump, avec deux fois moins d’abonnés.
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Le camp républicain sceptique quant à l’efficacité du numérique
Il faut dire que les stratégies des deux camps sont différentes. La campagne démocrate bénéficie d’une meilleure levée de fonds et d’une stratégie axée sur l’engagement des électeurs en ligne, notamment dans les États clés. Durant la semaine du débat, Kamala Harris a par exemple dépensé 20 fois plus que Donald Trump sur Facebook et Instagram en publicité, selon le New York Times.
Donald Trump, de son côté, mise davantage sur la télévision, faute de liquidités et d’une vision sceptique de l’efficacité du numérique. L’absence d’experts en stratégie numérique dans l’équipe républicaine commence à peser et pourrait lui coûter cher face à la campagne moderne et bien financée de Harris.
Le démocrate peut également miser sur la viralité organique, les utilisateurs créant eux-mêmes du contenu. Comme cette vidéo d’un musicien sud-africain (vidéo ci-dessous), qui parodie les fausses informations propagées par Donald Trump sur Springfield et les migrants qui mangent les chats et les chiens des habitants. Elle a été vue plus de 23 millions de fois.
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Miruna Coca-Cozma/fgn
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