La Chine, qui ambitionne de réaliser sa première mission habitée vers la Lune avant la fin de la décennie, étudie la possibilité d’héberger ses astronautes dans des galeries souterraines. On y trouve ce qu’on appelle des tubes de lave, qui pourraient servir à construire des grottes pour se protéger des rayons cosmiques et des éruptions solaires.
Les grandes puissances mondiales se sont toutes lancées dans la conquête de l’espace, et notamment de la Lune. Elles souhaitent y établir des bases de recherche en vue d’une éventuelle colonisation. La Chine fait partie de ces pays qui préparent une présence humaine permanente sur notre satellite naturel. Elle souhaite réaliser une première mission habitée avant la fin de la décennie, puis implanter une base lunaire au pôle Sud.
Températures extrêmes et variables sur la Lune
Pour ce projet de base internationale (ILRS), le géant asiatique s’est allié à d’autres puissances technologiques comme la Russie, la Turquie et l’Afrique du Sud. Il compte d’abord établir une base lunaire robotisée, avant d’y envoyer des humains. D’ici là, il lui faudra surmonter quelques défis. On sait que la Lune n’offre pas les mêmes conditions de vie que la Terre.
Sur cet astre, le principal danger pour les astronautes vient des radiations (vent solaire et rayons cosmiques), du fait de l’absence de champ magnétique. On y retrouve également des températures extrêmes, jusqu’à -200 °C la nuit et +150 °C le jour. Sans compter les chutes fréquentes de météorites. Face à ces conditions hostiles à la vie, les scientifiques suggèrent de s’enfouir sous terre dans des tubes de lave séchée pour y vivre. C’est la voie étudiée par la Chine.
Meilleure température sous la surface
Les tunnels de lave sont des structures géologiques semblables à des grottes. Ils se forment lorsque la lave s’écoule à la surface d’une planète, puis se refroidit et se solidifie à la surface, tandis que la matière en dessous continue de couler. Cet écoulement laisse derrière lui des tunnels vides. Ces tunnels de lave existent également sur Terre. Mais sur la planète bleue, ils sont transformés en attractions touristiques, pas en habitats.
Sur la Lune, ces structures géologiques pourraient permettre l’installation de bases sous la surface et ainsi protéger les futurs astronautes des rayons cosmiques et des éruptions solaires. De plus, la température interne étant relativement stable, elles pourraient rendre la vie à l’intérieur beaucoup plus confortable et sécuritaire qu’à la surface. De plus, ces tubes seraient une alternative plus économique puisqu’une partie de la structure est déjà présente naturellement.
Les défis de la construction d’un habitat sous pression dans un tube de lave
Mais y vivre nécessitera de nombreux défis liés à la construction d’un habitat sous pression dans un tube de lave. Les chercheurs chinois proposent de modifier légèrement le terrain pour construire des infrastructures à l’aide de matériaux fabriqués in situ. Ils suggèrent également d’utiliser des rovers pour explorer et cartographier les cavités, ainsi qu’une perceuse à ultrasons pour atteindre la paroi intérieure du tube. Une autre idée consiste à creuser une chambre profonde, installée sous un réservoir rempli d’eau.
Des tubes de lave également présents sur Mars
Les humains pourraient aussi utiliser ces tubes de lave pour d’autres missions spatiales, notamment sur Mars. La naine rouge abrite de nombreuses structures de ce type. Deux sont bien connues des scientifiques, Mare Tranquillitatis et Mare Fecunditatis, car elles ont déjà été étudiées. Ces tubes sont de parfaits candidats à la construction de bases extraterrestres indispensables à la survie humaine hors de la Terre. Si nous y parvenions un jour, la réalité rattraperait la fiction. Dans la série télévisée For All Mankind, par exemple, des astronautes sur la Lune se réfugient dans un tube de lave lors d’une éruption solaire.
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