Qui est Anne Genetet, la nouvelle ministre de l’Education du gouvernement Barnier ?

Surprise : après d’intenses tractations, c’est finalement le nom d’Anne Genetet qui a été tiré au sort. La députée des Français de l’étranger aura besoin de solides appuis pour manœuvrer dans les arcanes de l’institution.

C‘C’est un rendez-vous qu’on n’avait pas vu venir. L’hypothèse d’Anne Genetet à l’Education nationale ne s’est concrétisée que vendredi soir, comme sortie de nulle part. Ce matin-là même, Violette Spillebout était (du coup) favorite, mais la députée macroniste du Nord n’a pas résisté longtemps aux intenses tractations entre les forces politiques convoitant le pouvoir exécutif.

Rappelons que jusque-là, c’était plutôt la députée LR du Doubs et vice-présidente de l’Assemblée nationale Annie Genevard qui tenait la corde. Et plutôt fermement : figure du parti du Premier ministre chargé de former le nouveau gouvernement, elle s’était publiquement déclarée candidate. Elle hérite finalement de l’Agriculture. Il nous semblait qu’Annie Genevard n’allait faire qu’une bouchée de l’actuel locataire de la rue de Grenelle, qui était lui aussi en lice. Nicole Belloubet avait rappelé que les enseignants réclamaient avant tout de la stabilité, son maintien ne collait pas vraiment avec la promesse « des changements et des ruptures » exprimé par Michel Barnier.

Quant à la rumeur Rachida Dati, certains y auront vu une plaisanterie, d’autres se seront méfiés jusqu’au bout, vu le parcours hors du commun de l’ancienne ministre de la Justice et ministre de la Culture – elle est de retour. Bref, comme lors du remaniement ministériel de février dernier, qui avait vu se succéder en quelques jours les hypothèses François Bayrou, Sébastien Lecournu et Nicole Belloubet, les nerfs des journalistes auront été mis à rude épreuve.

Qui est Anne Genetet ?

Bonne question, les syndicats d’enseignants se moquent déjà. Aujourd’hui, le député du 11e^et circonscription des Français établis hors de France, vice-présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Anne Genetet a effectué l’essentiel de sa carrière professionnelle à Singapour, où elle s’est installée en 2005. Dans une interview accordée en 2017 à Asialyst, elle se présente comme « médecin devenu journaliste puis designer médical pour une agence de publicité, puis consultant en crises sanitaires en entreprises pour de grands groupes, et aujourd’hui indépendant avec [son] offre propre.

Elle s’intéresse alors « à la gestion par le grand public, des assistantes maternelles aux parents, des urgences pédiatriques. » Anne Genetet est entrée en politique en 2017 sous la bannière d’Emmanuel Macron. Elue députée des Français de l’étranger en 2017 et réélue en 2022, elle est actuellement membre de la Commission de la défense nationale et des forces armées.

Son expertise dans le domaine de l’éducation

Deux profils distinguent les ministres de l’Éducation d’Emmanuel Macron. Ceux du cercle rapproché, ou du moins ceux qui avant leur nomination exerçaient la profession d’enseignant ou occupaient des responsabilités dans les arcanes de l’institution : Jean-Michel Blanquer (recteur d’académie, directeur général de l’enseignement scolaire, directeur de l’ESSEC), Pap Ndiaye (professeur des universités à Science Po), Nicole Belloubet (rectrice des académies). Et les autres, Gabriel Attal et Amélie Oudéa-Castéra. Anne Genetet appartient clairement à cette deuxième catégorie. Nul doute qu’elle aura besoin d’appuis solides pour comprendre le fonctionnement de notre système éducatif. Et pour gagner la confiance des syndicats, qui se moquent déjà de cette nomination « illustration d’un marchandage politique en cours sans aucune considération pour l’école. »