Peintre et pilote, Claude Berton a coupé le moteur de sa vie le vendredi 20 septembre 2024. Depuis ce vendredi, ses amis redessinent les contours du circuit de sa belle et fabuleuse existence.
Dans son garage, la Rosalie 7UB construite l’année de sa naissance se sent bien seule. Claude Berton a coupé le contact cette semaine pour rejoindre les pilotes et constructeurs légendaires qui l’ont inspiré.
Né à Montreuil en 1936, diplômé de l’École nationale des Arts appliqués à l’Industrie et de l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, ce fils d’industriel exerce ses premiers talents de pilote sur une voiture à pédales, mais aussi sur des feuilles de papier Canson®. Sa rencontre avec M. Constantin, un ingénieur suisse, dont le garage est situé en face de l’entreprise familiale, sera déterminante.
Double champion de France
Il a dix ans lorsque ce mentor lui donne un coup de pouce. Tout jeune pilote, il effectue ses premiers tours de roues sur le circuit de Saint-Cloud.
En 1958, il rejoint la direction technique de General Motors et travaille comme créatif dans un cabinet d’architecture parisien.
En 1972, il fait l’acquisition d’une Panhard DB avec laquelle il remporte deux titres de champion de France en 1976 et 1977. S’ensuivent de nombreuses compétitions sur les circuits nationaux et internationaux. A Hockenheim, Zolder, Le Mans, Le Castellet, Dijon, il croise le fer avec Maurice Trintignant et Jean-Pierre Beltoise avec lesquels il noue une solide amitié.
Le hasard le conduit à Limoges au début des années 1980.
Tombé amoureux de cette ville, il s’installe dans un loft de la rue de l’Université. Là, les voitures occupent une place importante dans son salon. S’il se retire peu à peu des circuits, Claude Berton aime toujours relever des défis. En 2005, il relie Limoges et Dakar en Rosalie. Il rééditera cet exploit dix ans plus tard, au volant d’une voiture sans permis.
Amoureux de l’Afrique, nostalgique de l’aéropostale, ce grand séducteur vous a ouvert sans difficulté les portes de sa demeure. Epicurien, amateur de bons vins, de vieilles Volvo et de Land Rover, Berton aimait la vie. Veste en cuir, chemise, pantalon couleur sable et foulard en lin assorti, il était toujours prêt à partir.Au Grand Prix Limoges Classic à Ester
Ses talents artistiques sont appréciés et reconnus. Des restaurants, des organisateurs de salons et d’événements comme Légend’Air lui font notamment appel pour la création d’affiches.
Bien qu’affaibli, il n’avait pas prévu d’entreprendre cette ultime traversée. A ses proches et à ses nombreux amis, dont certains avaient prévu de lui consacrer un musée, notre journal adresse ses sincères condoléances.
Jean-François Julien
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