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En Martinique, la population inquiète après plusieurs nuits de violences

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Une voiture en feu dans une rue de Fort-de-France, en Martinique, après une nuit d’émeutes liées à des manifestations contre le coût de la vie élevé, selon une vidéo de l’AFP publiée le 17 septembre 2024. THOMAS THURAR / AFP

Carcasses de véhicules calcinées sur la chaussée, appareils électroménagers cabossés, amas de palettes et détritus calcinés à chaque rond-point : après plusieurs nuits d’émeutes survenues en marge d’un mouvement de protestation contre la vie chère, l’avenue Maurice-Bishop, grande artère de Fort-de-France qui traverse sur plus d’un kilomètre le quartier populaire de Sainte-Thérèse, a offert mercredi 18 septembre le spectacle d’un no man’s land.

Le long de ce tronçon d’asphalte bordé de commerces, quelques passants constatent avec amertume les dégâts. « Depuis dimanche, je ne peux plus aller au distributeur de billets de la station-service : on ne peut pas conduire. »“Je ne sais pas ce que c’est que de se plaindre”, se désole Fred, un retraité de 63 ans qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. Cet habitant de l’avenue a été contraint de garer sa voiture à plusieurs centaines de mètres de sa maison pour la protéger des émeutiers. Mais il reste compréhensif. « C’est la seule façon pour les jeunes d’exprimer leur colère »dit le retraité en haussant les épaules.

Bouteille d’eau à la main, Guy, 60 ans, doit parcourir à pied toute l’avenue, jusqu’au quartier Dillon, près de l’autoroute, pour regagner son domicile, dans la commune voisine de Lamentin. « J’espère trouver quelqu’un pour me ramener »explique l’artiste. En effet, en raison des blocages, les transports publics sont à l’arrêt sur cet axe crucial menant à l’aéroport. « Ces gens prennent le peuple en otage »grogne le sexagénaire, abattu.

« Un nombre maximum d’arrestations »

Dans cette zone sensible de Fort-de-France, située à proximité du Grand Port Maritime de Martinique, les incendies sporadiques n’ont rien d’exceptionnel. Cette fois, l’étincelle qui a mis le feu aux poudres a été un mouvement de protestation contre la vie chère, lancé par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC). Depuis le 1est En septembre, ce collectif, très actif sur les réseaux sociaux, multiplie les appels à manifester pour réclamer des baisses de prix dans les supermarchés.

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Après plusieurs nuits marquées par des pillages et des affrontements entre émeutiers et forces de l’ordre, le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a annoncé mercredi soir l’instauration d’un couvre-feu entre 21 heures et 5 heures du matin dans les quartiers de Sainte-Thérèse et de Dillon, ainsi que dans plusieurs autres zones d’activités de Fort-de-France et du Lamentin. La mesure est entrée en vigueur le soir même. Les déplacements nocturnes sont interdits. « pour une durée limitée et renouvelable » jusqu’au 23 septembre, précise la préfecture dans un communiqué.

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