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« 8,50 euros, tu te vois acheter du beurre à ce prix-là ? »

Un couvre-feu a été décrété de 21 heures à 5 heures du matin en MartiniqueElle a débuté mercredi 18 septembre 2024 au soir et se poursuit jusqu’à nouvel ordre dans certains quartiers de Fort-de-, les plus touchés par les violences urbaines. Une annonce faite mercredi par le préfet de l’île Jean-Christophe Bouvier lors d’une conférence de presse. La présence des forces de l’ordre est également renforcée. Ces mesures ont été prises après plusieurs nuits de violences urbaines dans un contexte de mobilisation contre la vie chère amorcée début septembre. Les tables rondes récemment initiées entre acteurs économiques, élus et manifestants n’ont abouti à rien.

La colère est vive sur l’île, tant l’écart de prix avec la France métropolitaine est flagrant. Pour preuve, ces vidéos sur les réseaux sociaux qui se multiplient depuis plusieurs jours.Tout le monde parle du coût de la vie élevé en Martinique, regardons les prix“, commente par exemple un jeune Martiniquais dans une vidéo. Dans les allées du supermarché, il montre plusieurs produits : “8,50 euros, vous vous voyez acheter du beurre à ce prix-là ? Vous avez envie de manger des œufs bio à 7,29 euros ?«

Gel des prix, TVA zéro… les propositions des élus

Selon l’Insee, les prix des denrées alimentaires sur l’île sont 40 % plus chers qu’en métropole. Avant d’arriver dans les rayons martiniquais, les produits passent par un circuit coûteux. Il y a l’achat en métropole, le transport, la taxe maritime, une taxe spécifique dans les DOM-TOM pour les importations et, enfin, la marge des distributeurs. Quatre étapes qui gonflent le prix final.

LE “prix qualité bouclier« Le dispositif mis en place suite à la grande grève générale de 2009, qui modère les prix de la grande consommation, ne semble pas satisfaire la population. Alors, quelles solutions durables pour résoudre le problème de la vie chère ? Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Martinique, lance un appel à l’État avec plusieurs propositions. »Un décret doit être pris pour trois ans, avec gel des prix sur 54 familles de produits, il explique. Nous demandons également à l’État de mettre la TVA à zéro. Nous demandons également aux grossistes et aux distributeurs de réduire leurs marges. Nous devons exiger cela pour que les gens puissent manger.« Il veut aussi relancer la production locale. Sans «des décisions extrêmement fortes« Il craint, dit-il, une dégradation de la situation.

Un reportage de Farida Nouar, édité par Diane Warin.

 
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