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« On ne rencontre pas tous les jours un homme qui a été attaqué par un requin. »

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Laurent Chardard, lors des Jeux Paralympiques de Tokyo, le 1er septembre 2021. BEHROUZ MEHRI / AFP

Depuis huit ans, Laurent Chardard, médaillé de bronze paralympique du 50 m papillon mardi 3 septembre, a raconté son histoire des centaines de fois, mais il la répète sans un signe de lassitude. « Je me mets à la place des gens, on ne croise pas tous les jours un gars qui s’est fait attaquer par un requin. C’est un peu une phobie pour tout le monde, à cause de la MâchoiresBien sûr, il y a des questions. Né à Saint-Pierre, à La Réunion, Laurent Chardard est arrivé en métropole en 2012 à l’âge de 17 ans, son bac en poche et sa planche de surf sous le bras. Ironie du sort, c’est le requin qui l’a poussé à fuir son île natale.

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« Depuis 2010, avec la « crise des requins », le surf devenait compliqué. Je me suis dit : « autant aller en France pour un sport plus sûr [sûr].« D’autant plus qu’à La Réunion, je n’ai pas pu faire les études qui me plaisaient »rapports à la Monde le nageur, en compétition mardi 3 septembre au 50m papillon (catégorie S6) aux Jeux Paralympiques.

Il quitte une à deux fois par an les côtes aquitaines pour retrouver la douceur de l’océan Indien, mettant le surf entre parenthèses jusqu’au jour où des filets de protection anti-requins sont déployés au large de la plage de Boucan Canot, au nord-ouest de l’île. Le 27 août 2016, la houle avoisine les 3 mètres, la flamme rouge est hissée, mais les conditions sont alléchantes pour les surfeurs de ce spot prisé.

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Jambe et bras droits amputés

La séance touche à sa fin. Allongé sur son bodyboard, Laurent Chardard commence à pagayer vers le pic, là où la vague déferle lorsqu’une masse gris-brun l’attrape et l’entraîne vers le fond. Il se débat avec son bras gauche, frappant ce qui s’avère être – selon les morsures – un requin bouledogue.

En remontant à la surface, il a constaté que son bras droit manquait et que son pouce gauche était à moitié arraché. « Mon cerveau ne réfléchit pas trop, les réflexes prennent le dessus. Je crie « requin, requin ! » Tout le monde sort de l’eau. » Coincé dans la zone de surf, il se dit qu’il n’aura pas la force de prendre la vague avec suffisamment d’élan pour rejoindre le rivage. Malgré la douleur, il ne panique pas. Il décide de retourner au pic et d’attendre les secours au large.

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Mais le requin n’en a pas fini avec ses affaires. Il le tire vers le fond, cette fois par la jambe droite. Une fois de plus, le jeune homme parvient à se libérer. Un maître-nageur sur un jet ski met fin au cauchemar. A la veille de ses 21 ans, Laurent Chardard se réveille amputé de la jambe et du bras droits.

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