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Le destin tragique de Hvaldimir, le célèbre béluga soupçonné d’être un espion russe

C’est une mort qui secoue la Norvège et toutes les ONG qui s’étaient pris d’affection pour Hvaldimir, alias Hvaldi. La carcasse sans vie du béluga, âgé de 14 ou 15 ans selon plusieurs estimations, soupçonné d’être un espion russe lors de sa première apparition dans l’extrême nord du pays en 2019, a été retrouvée samedi 31 août au large de la ville de Risavika, dans le sud-ouest de la Norvège. Le cétacé d’une tonne et long de quatre mètres a été transporté au port le plus proche pour y être examiné. Lundi 2 septembre, les causes de la mort étaient encore inconnues.

Hvaldimir a été suivi par plusieurs ONG, dont Marine Mind, qui ont annoncé la triste nouvelle. « J’ai trouvé Hvaldi mort hier alors que je le cherchais comme d’habitude », « Nous sommes fiers de ce cétacé unique », a déclaré dimanche Sebastian Strand, fondateur de l’organisation. Après avoir fait la une des médias nationaux et internationaux il y a cinq ans, le monde entier rend hommage à ce cétacé pas comme les autres. « Ce fut un choc pour nous tous »Kathrine Albertine Ryeng, de l’Institut de recherche marine, a déclaré avec tristesse au quotidien norvégien VG. Mais qui était vraiment Hvaldi ? A-t-il vraiment été formé par la Russie ?

D’espionne à célébrité norvégienne

Tout a commencé en avril 2019. Le béluga a été surpris par des pêcheurs qui tournaient autour de bateaux dans les eaux de l’Arctique norvégien. Un événement rare puisque les bélugas, membres de la famille des dauphins, vivent normalement dans des eaux plus froides près du Groenland. Plusieurs experts ont remarqué qu’il était différent des autres et qu’il semblait avoir été dressé et habitué aux humains. Plus inquiétant encore, il était équipé d’un harnais avec une base pour caméra. « Équipement de Saint-Pétersbourg » est également inscrit sur les sangles en plastique. Très vite, il est soupçonné d’espionnage pour le compte de la Russie, qui n’a jamais réagi à ce sujet. Il est alors surnommé « Hvaldimir », un jeu de mots associant le mot baleine (baleine en norvégien) et le prénom russe « Vladimir », en référence au président Poutine.

Le cétacé passe la majeure partie de son temps dans les fermes d’élevage de saumons. Il s’approche alors des filets pour manger les poissons attirés par la nourriture donnée aux saumons, provoquant ainsi la colère des éleveurs. En 2023, il est cette fois situé non loin des côtes suédoises. Devenu célèbre, des voyages touristiques sont organisés permettant aux visiteurs d’entrer en contact avec Hvaldimir.

« Quand il y a des éléments mauvais, on le met dehors »

Selon certains experts, le béluga s’est échappé de son enclos, situé dans la ville russe de Mourmansk. S’il s’avère qu’il a bel et bien été dressé par l’armée, selon Eric Demay, fondateur de l’ONG Tursiops, Hvaldimir ne s’est pas échappé : « Je pense que ce n’était plus efficace. C’est déjà arrivé aux États-Unis. Quand il y a des éléments mauvais, on les jette dehors. »

L’éducation de ces espèces maritimes pour en faire des soldats a en effet été mise en place par les États-Unis. Qui ont ensuite été suivis par plusieurs pays, dont la Russie. « À Sébastopol, il y a des dauphins qui sont attelés pour tuer les plongeurs espions et pour alerter en cas de fusillades », explique Eric Demay. Depuis 1975, une unité de mammifères marins surveille la baie située en Crimée. Tandis que les petits dauphins sont entraînés à faire de la reconnaissance et de la prévention, les plus gros, comme les bélugas ou les orques, sont entraînés « pour rechercher des objets lourds, notamment des missiles perdus au fond de l’eau. »

 
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