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malgré une inflation stable, statu quo attendu sur les taux

La hausse générale des prix a marqué le pas en août outre-Manche. L’inflation est en effet restée à +2,2% sur un an, selon les chiffres de l’Office for National Statistics (ONS) publiés ce mercredi. Un niveau similaire à celui de juillet, qui avait montré une accélération par rapport à juin où il était à +2%.

Cette stabilité de l’inflation en août s’explique par le fait que plusieurs « les fluctuations de prix se sont compensées »a déclaré Grant Fitzner, économiste en chef de l’ONS.

« Les tarifs aériens, notamment vers les destinations européennes, ont enregistré une forte hausse mensuelle, après une baisse à la même période l’an dernier. Cette hausse a été compensée par une baisse des prix à la pompe et des coûts dans les restaurants et les hôtels », il a détaillé.

En revanche, l’inflation sous-jacente – qui exclut les produits dont les prix sont les plus volatils comme l’énergie et l’alimentation – a augmenté à +3,6% sur un an, contre +3,3% en juillet.

Les taux devraient rester à leur niveau

L’inflation britannique est en tout cas très proche de l’objectif de +2% fixé par la Banque d’Angleterre (BoE). Cela ne devrait toutefois pas convaincre l’institution monétaire de baisser à nouveau ses taux lors de sa réunion de ce jeudi. Pour rappel, convaincue par le retour de l’inflation vers son objectif, elle avait abaissé son taux directeur d’un quart de point de pourcentage début août, à 5%, la première réduction depuis mars 2020. Mais la BoE avait prévenu qu’elle souhaitait poursuivre l’assouplissement monétaire avec prudence.

À son tour, la Banque d’Angleterre abaisse ses taux directeurs pour la première fois

Ainsi, le taux d’augmentation des prix de +2,2% devrait soutenir « prévisions selon lesquelles la Banque d’Angleterre maintiendra ses taux » Selon Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot, les prix des matières premières devraient rester stables à leur niveau actuel, surtout compte tenu de la hausse de l’inflation sous-jacente.

Un point de vue partagé par Sanjay Raja, analyste chez Deutsche Bank, pour qui les données d’aujourd’hui « Cela ne suffira pas à déclencher une baisse surprise des taux demain »L’expert prédit plutôt « un nouvel assouplissement de la politique restrictive en novembre ».

De son côté, Yael Selfin, économiste chez KPMG UK, dit s’attendre à une inflation « continue d’augmenter dans les mois à venir, alimenté indirectement par l’impact de la hausse des prix de l’énergie ». Celui-ci est même « Il est probable qu’il atteigne un pic d’environ 3 % au début de l’année »Avant « revenir à son niveau cible » fin 2025, ajoute l’économiste.

L’emploi et la croissance sont également importants

Il n’en demeure pas moins que la hausse générale des prix n’est plus le seul critère pris en compte par la BoE concernant la poursuite de la politique monétaire à maintenir. « ralentissement du marché du travail » C’est aussi l’une des principales raisons pour lesquelles l’institution a opté pour un assouplissement le mois dernier, comme l’explique Dean Turner, analyste chez UBS. Car le risque d’une politique restrictive trop longue est qu’elle augmente le chômage, voire qu’elle mène à une récession.

Bonne nouvelle sur le premier sujet : le taux de chômage a baissé au Royaume-Uni sur la période de mai à juillet, à 4,1% contre 4,2% pour les trois mois d’avril à juin, selon l’ONS. « Le marché du travail britannique semble toujours se calmer, mais pas aussi rapidement que prévu », a prévenu Richard Carter.

Quant à la question de la croissance, le produit intérieur brut (PIB) mensuel était nul en juillet, après avoir déjà stagné en juin, toujours selon l’ONS. Et si la croissance trimestrielle avait progressé entre avril et juin, à +0,6%, poursuivant son rebond après une légère récession fin 2023, elle a toutefois ralenti par rapport au trimestre précédent. Le pays n’est ainsi pas au bord de la récession mais l’inquiétude est de mise.

Royaume-Uni : la croissance reste au point mort

Outre-Atlantique, c’est aussi cette combinaison «inflation/emploi/croissance» qui devrait motiver la Réserve fédérale américaine à annoncer une première baisse de taux. La décision est attendue ce mercredi mais ne fait guère de doute. Sur le vieux continent, la Banque centrale européenne a procédé la semaine dernière à sa deuxième baisse de taux, après une première en juin.

(Avec AFP)

 
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