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une nouvelle exposition à voir jusqu’au 13 mai 2025

Le hall des guichets donne le ton en confrontant le travail de deux architectes réputés pour leurs gares magnifiques. Louis Dela Censerie, dont la gare d’Anvers fut inaugurée en 1905, cohabite avec Santiago Calatrava, à qui l’on doit la gare de Liège-Guillemins, inaugurée plus d’un siècle plus tard (2009).

Ce témoignage de deux époques jalonne un parcours qui revisite plusieurs grands bâtiments ferroviaires comme la Gare Centrale de Bruxelles, et du matériel roulant comme des voitures entièrement restaurées des années 1930.

Symbole de ce pont entre passé et futur : le projet de François Schuiten et du sculpteur français Pierre Matter, Moby Dick. Cette sculpture monumentale, qui doit trôner au milieu du carrefour Van Praet à partir de 2026, est une « référence reliant le chemin de fer au port de Bruxelles », selon les mots de l’artiste belge. Conçu à partir d’une locomotive en fin de vie, cet « animal-machine exprime la dimension du futur ».

Avant cela, le visiteur aura pu apprécier quelques originaux d’André Franquin, dont Gaston orne une affiche vantant les trains de nuit de l’époque. Certains albums de Spirou et Fantasio produits au lendemain de la Seconde Guerre mondiale reflètent les dimensions de progrès et de vitesse propres à cette époque. Des originaux de François Schuiten sont également exposés autour de son album La Douce, dont l’héroïne n’est autre qu’une locomotive Type 12, véritable prouesse industrielle capable d’atteindre la vitesse de 165 km/h lors de sa mise en service en 1939.

Un peu plus loin, on évoque l’œuvre de Victor Horta, qui travaillait depuis 1912 sur un projet architectural pour la Halte Centrale de Bruxelles. « Il s’intéressa à la fin de sa vie à l’empreinte qu’il laisserait sur le paysage urbain », raconte Françoise Aubry, ancienne conservatrice du Musée Horta. Il avait prévu un vaste projet immobilier pour tout le quartier, mais dut renoncer. Ses deux premières ébauches furent rejetées, la troisième, officialisée en 1938, fut la bonne. Si le gros des travaux fut réalisé à la mort de l’artiste en 1947, c’est Maxime Brunfaut qui les acheva et qui remporta les lauriers lors de l’inauguration de la Gare Centrale en 1952.

Conseiller artistique des chemins de fer belges de 1932 à 1938, Henry van de Velde a contribué à enrichir les réalisations destinées au chemin de fer, tant pour le patrimoine bâti que pour le matériel roulant. Deux voitures des années 1930, dont les intérieurs ont été conçus par l’artiste, ont ainsi été rénovées. Si ce résultat est déjà visible au musée jusqu’en mai prochain, les gestionnaires du patrimoine à la SNCB ne comptent pas s’arrêter là. « Il existe huit voitures de ce type et l’objectif à l’avenir est de les faire circuler dans Train World », précise Stéphane Disière, en charge des expositions temporaires.

Henry van de Velde est aussi l’homme derrière l’intemporel logo de la SNCB. Du moins en partie, puisque l’emblème fut choisi en 1935 à l’issue d’un concours dont le président du jury était M. van de Velde. Ce dernier remplaça simplement les cercles d’origine par un ovale. Nombreux sont ceux qui ont tenté de repenser ce logo bientôt centenaire, en vain : la puissance du B est toujours intacte… jusqu’à aujourd’hui.

Quant au titre de l’exposition, il s’adresse directement au public. Des tableaux sont en effet disséminés à divers endroits du musée, invitant le visiteur à prendre le crayon pour se mettre dans la peau de l’un des 13 artistes ou à laisser libre cours à son imagination s’il espère être le quatorzième.

 
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