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Tatihou, Barfleur… Lucie Castets, a family story in the Val de Saire

Par

Ludivine Laniepce

Publié le

31 août 2024 à 14h37

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Depuis plusieurs semaines, le nom de Lucie Castets fait la une de la politique française. A 37 ans, la directrice financière de la capitale est candidate à la présidentielle Nouveau Front Populaire Premier ministre. Née à Caen (Calvados), où ses parents travaillent en santéça vient aussi de la Vallée de Saire (Manchon) sur le côté de son père, avec quelques ancêtres illustres.

Jean et Germaine, les insulaires de Tatihou

Jean et Germaine Delphy, Les arrière-grands-parents de Lucie Castets, vivant sur l’île Tatihou de 1914 à 1923.

Germaine, né le Sauvage en 1888 à Montaigu-la-Brisette, est la fille d’un fonctionnaire de l’éducation publique. Suivant les traces de son père, elle obtient son diplôme d’enseignante à Caen. Elle enseignera à Puteaux et Clamart, en Île-de-France, où elle recueillera une « mention honorable » par sa hiérarchie, puis à Saint-Louis, au Sénégal, pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle décède à Barfleur en 1955 et est inhumée à Valognes.

De 1914 à 1923, elle vit à Tatihou avec son mari Jean et leurs deux enfants.

Jean Delphine, né en 1887 à Noisy-le-Sec, en Île-de-France, a une petite réputation parmi les naturalistes. Il se spécialise en botanique, zoologie et géologie et rejoint le monde des musées d’histoire naturelle et des laboratoires maritimes. Jusqu’en 1923, il est Responsable des travaux scientifiques au Musée de l’île Tatihouqu’il dirige effectivement. Un long séjour qui va inspirer sa thèse (Etudes sur l’organisation et le développement des vers de terre limicoles thalassophilesen d’autres termes des vers marins), qu’il va abattre avec une « mention très honorable » en 1921. Il devient ensuite docteur ès sciences et enseigne ensuite à la Faculté des Sciences de Paris.

Jean Delphy en 1930 au Musée National de Paris, après son départ de Tatihou (Manche). ©DR

La famille Delphy n’était pas la seule à résider sur l’île à cette époque. Outre le laboratoire maritime installé par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris en 1887Tatihou abrite également des civils internés des pays « ennemis » pendant la Première Guerre mondiale et des militaires.

C’est également à cette époque que l’explorateur polaire Jean-Baptiste Charcot, « commandant Charcot », est affecté à Cherbourg et embarque sur le Pourquoi pas ? IV dans le cadre de ses missions scientifiques, il fera escale à Tatihou et y rencontrera les Delphys.

Lorsqu’il publia la notice de ses travaux scientifiques en 1938, Jean Delphy écrivait : « Lorsque les professeurs E. Perrier et R. Anthony me firent l’honneur de m’offrir la succession de notre regretté ami A.-E. Malard comme directeur adjoint du Laboratoire maritime du Muséum, alors situé sur l’île Tatihou dans la Manche, mon premier souci fut d’améliorer les connaissances que j’avais précédemment acquises sur la faune et la flore marines. […] J’ai par exemple envoyé des algues aux professeurs L. Matruchot et C. Sauvageau et j’ai considérablement augmenté les collections zoologiques du Laboratoire. J’ai pu aussi faire découvrir la riche faune de la Baie de la Hougue à des zoologistes qui l’ignoraient encore. J’ai été continuellement amené à effectuer des relevés dans les faciès les plus divers de cette région privilégiée, soit pour mes propres travaux, soit pour ceux d’autres. » Il estime que ses observations sur « les variations de la faune causées par les variations des facteurs climatiques », « alors presque nouvelles pour la science », ainsi que ses publications, ont « contribué à ouvrir une voie où des découvertes intéressantes devraient être faites ».

Il décède en 1961 dans les Landes.

Jeanne et Albert, les médecins de Barfleur

Jeanne Delphy, la fille de Jean et Germaine, est née à Saint-Vaast-la-Hougue en 1918. En 1947, elle épouse le docteur Albert Castets, 21 ans plus vieux que lui, à Barfleur. Ils sont les grands-parents paternels de Lucie Castets.

« De ce côté-là, explique un habitant du Val de Saire qui l’a connue enfant, C’était une famille de scientifiques. Madame Castets était beaucoup plus jeune que son mari, qui était médecin. Ils partageaient leur cabinet à Barfleur. Ils habitaient une belle maison sur le port. C’était dans les années 1940 et 1950.. »

Parmi ses souvenirs d’enfance, deux reviennent particulièrement dans la mémoire de ce résident. Mauvais souvenirs ! il plaisante. Le Dr Castets faisait le morsures. Il a guéri ma coqueluche. Et Madame Castets, elle m’a arraché les dents. Quand on est enfant, ça laisse des traces ! Je me souviens aussi de leurs enfants qui faisaient du vélo sur la place. Ils portaient tous un casque. À l’époque, ce n’était pas courant. « Parmi eux, leur fils aîné, le père de Lucie Castets.

Lucie Castets’ grandparents’ house on the port of Barfleur (Manche), quai Henri-Chardon. ©LL

Albert Castets,né en 1896 à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, est lui-même un héros de la Grande Guerre notamment engagé dans le corps d’infanterie coloniale. Étudiant dans médecine, Il s’engage volontairement au début de 1915 et entame une carrière militaire marquée par des campagnes, des combats et des blessures.

Un officier d’un bravoure remarquable et d’une énergie admirable”, mais aussi un meneur d’hommes qui « imposait à tous » « son courage et c’est tout volonté “, « prenant une telle influence sur ses hommes qu’il les rendit courageux à son image », indique son dossier militaire.

Diplômé de l’Ordre de Saint-Cyr en 1920, il est promu officier de la Légion d’honneur en 1938, année où il quitte l’armée après 23 ans de services et 11 campagnes militaires.

En 1947, il épouse en secondes noces Jeanne, demoiselle Delphy de l’île Tatihou.

Jeanne Castets est décédée en 2011 à Caen ;Albert Castetsen 1992 à Meudon, en Île-de-France, puis inhumé à Caen.

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