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TAUREAUX Corrida d’attente, corrida de déception

Foire aux Pêches et aux Abricots à Saint-Gilles avec une corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert (salut et deux oreilles), Andrés Roca Rey (silence et légers applaudissements) et Adriano (salut et silence).

Adriano, Thomas Joubert et Andrés Roca Rey se saluent à la fin du paseo (Photo Anthony Maurin)

C’était une corrida attendue, très attendue. Une de celles qui vous font dire qu’il faut y aller. Une de celles qui vous donnent encore plus de raisons d’acheter un billet sous le soleil de la fin août.

Les arènes Émile Bilhau, dirigées par le duo d’entrepreneurs Julien Miletto et Pierre-Henry Callet, ont pour habitude de créer la sensation depuis dix ans.

Mais cette année… L’arrivée d’Andrés Roca Rey était annoncée. Le mundillo en émoi et l’assurance d’un grand moment. A cela s’ajoutait la décision du maestro Thomas Joubert de couper sa coleta à l’issue de cette course.

Un moment chargé d’émotions diverses et variées que les toreros voulaient vivre. C’est aussi pour cela qu’après le paseo très lyrique, les tribunes ont demandé aux toreros de saluer dans l’arène.

Le deuxième de Rocio de la Camara (Photo Anthony Maurin)

Et comme le dit le dicton… Corrida d’expectative, corrida de decepción. Si les toreros ne faisaient pas de folies, les taureaux gâchaient tout le plaisir. Belle tentative, dommage.

Premier sur la piste donc, Thomas Joubert. Il est doux de voir le gamin en costume rouge et or arriver à nouveau dans les arènes d’Arles au son de la musique de Chicuelo II. Voici l’homme, toujours aussi émouvant, toujours en rouge et or, s’élançant sur l’air qui lui est cher, celui du Concerto d’Aranjuez que Chicuelo II joue à merveille.

Thomas Joubert toujours aussi à l’aise avec sa main gauche (Photo Anthony Maurin)

Le Maestro Thomas Joubert porte quelque chose en lui et ne plus le revoir sur le ring serait une perte. Il saluera à la fin de ce premier duel qu’il entame contre un taureau sans classe, gras, manso et envoyant la tête de temps en temps. Le piéton ne peut pas faire grand chose, il prend l’épée mais perd le petit bénéfice engagé.

Moment intense… Alain Montcouquiol coupe la coleta d’un torero pas comme les autres et dont la tauromachie manquera aux ringos (Photo Anthony Maurin)

A son deuxième, le maestro Thomas Joubert va couper deux oreilles qu’il réunira pour n’en faire qu’une. Les tendidos en demandent deux, le palco les donne mais le torero raisonnable, même pour sa despedida, ne veut pas tricher. Comme toujours. Son taureau de Rocio de la Camara sera remplacé par un sobrero d’un frère de fer. Un bicho aux cornes improbables mais qui sert un peu plus le torero qui le trinque à sa fille et à sa femme. C’est maintenant que tout se joue. Thomas entre dans sa bulle et corrida comme l’aficion aime le voir corrida. La verticalité, l’émotion, la pureté. Deux oreilles certes « grandes » mais ce torero va cruellement manquer… Enhorabuena Thomas et merci pour tout ! Deux vueltas célébrées pour un départ regretté. C’est Alain Montcouquiol, fort logiquement, qui prend les ciseaux et coupe la coleta du maestro.

Andrés Roca Rey et son premier corrida à Saint-Gilles (Photo Anthony Maurin)

On se demandait si Andrés Roca Rey serait présent au paseo de la foire aux Pêches et aux Abricots. Après tout, il est humain de dénigrer les « petites » arènes quand on ouvre les portes de toutes les grandes. Mais le Péruvien n’est pas très humain et il était là pour défiler devant un public parfois médusé. Il écoutera cependant le silence après un combat sans aucun soulagement, la faute du taureau, trop faible pour assurer une lidia normale.

Andrés Roca Rey ne peut rien faire avec son deuxième taureau (Photo Anthony Maurin)

Cinquième de l’après-midi et deuxième pour Andrés Roca Rey qui l’accueille avec un peu plus d’enthousiasme. Sauf que… On passe vite au sobrero des frères Gallon avec qui Roca Rey va se livrer un peu plus. Hélas, et si le début de faena laisse entrevoir de belles possibilités entre cornu et piéton, le taureau retombe d’un cran et Roca ne peut plus aller chercher l’oreille. C’est comme si le Gard ne réussissait pas très bien au Péruvien.

Adriano travaille dur et saluera à la fin de ce premier combat (Photo Anthony Maurin)

Aujourd’hui, il y avait Thomas Joubert qui avait pris son alternative à Arles. Andrés Roca Rey qui l’avait prise à Nîmes et Adriano, né sous le nom d’Adrien Salenc, est nîmois mais a fait son doctorat à Istres ! Trois arènes honorées avec ce cartel. Adriano a triomphé ici il y a deux ans et après une saison 2023 avec moins de contrats, Saint-Gilles lui fait confiance pour se relancer et renouveler ses performances passées. Il va saluer après avoir été la muleta la plus pertinente en main mais face à un taureau encore moins intéressant que ses prédécesseurs.

Adriano va essayer encore et encore mais l’ambiance n’était pas à la victoire (Photo Anthony Maurin)

Dernière chance pour le jeune. La nuit tombe, la fête n’était pas celle attendue mais c’est aussi pour savourer les bons moments qu’il faut vivre les moins agréables… Adriano continue son effort devant un autre taureau du frère de fer de Rocio de la Camara (Cortijo de la Sierra) qu’il dédie avec élégance à Thomas Joubert. On aurait pu croire que les tendidos allaient lui accorder une oreillette mais tout le monde était déjà focalisé sur la sortie de l’Arlésienne. Silence.

 
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