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Que sont les comptes « Fisha », accusés d’être des vecteurs de cyberharcèlement ? – .

Les comptes « Fishas » sur les réseaux sociaux font à nouveau la une de l’actualité, au printemps 2024. Le terme est revenu dans l’actualité après l’agression d’une écolière à Montpellier le 2 avril. L’Inspection a noté : « Une utilisation malveillante massive des réseaux sociaux, notamment à travers les comptes « Fisha », semble être à l’origine de l’attaque. » Voici ce que nous savons de ce phénomène.

Photomontages humiliants, vidéos détournées…

Le terme « fisha » vient de « display » en verlan. Laura Pereira Diogo, co-fondatrice de l’association Stop fisha, a expliqué à Ouest de la France en février 2022 : “Il s’agit de groupes privés ou de comptes publics, créés par département, ville ou établissement scolaire, sur lesquels les auteurs diffusent des photos de jeunes femmes nues.” nus ) sans leur consentement, dans le but de les humilier. Le contenu provient d’un ex ou est collecté par d’autres moyens en ligne. » Ils sont créés sur différents réseaux sociaux : Twitter, Snapchat ou encore Telegram.

Selon le rapport de l’inspection générale et de l’Éducation nationale, « Ces comptes permettent la diffusion de photomontages humiliants et de vidéos détournées provoquant un climat d’agressivité entre étudiants. Les propos en question semblent marqués par un caractère sexiste et sexuel. »

Un phénomène amplifié pendant le confinement

Le phénomène, selon Stop Fisha, s’est fortement amplifié lors du premier confinement. « Si les comptes fisha existaient déjà, en avril 2020, ils rassemblaient une communauté de plusieurs centaines de milliers de personnes. Le groupe Telegram, le plus important, comptait à lui seul 233 000 membres »note l’association sur son site Internet. « Sur un même compte, une dizaine d’infractions pénales peuvent être enregistrées. Les victimes se comptent par centaines. Comme si, parce que nous n’avions plus accès à la rue, ceux qui s’en prennent aux femmes et aux personnes appartenant à des minorités de genre avaient trouvé un nouvel espace pour le faire : Internet. »

Des précédents dramatiques

Avant l’attentat de Montpellier, une autre affaire avait poussé les pouvoirs publics et les associations à s’inquiéter du phénomène. Le 8 mars 2021, Alisha, 14 ans, est battue par deux amis puis jetée dans la Seine. Quelques jours avant sa mort, son téléphone a été piraté et des photos d’elle en sous-vêtements ont été largement partagées sur Snapchat.

Dans le même temps, leAFP avait interrogé Julie* (prénom d’emprunt), qui s’était également fait appeler « fisha ». Dans quelques jours, “J’étais devenue la grosse garce de l’école”, a témoigné la jeune fille, dont les photos publiées sur les réseaux sociaux ont été volées. Elle a ensuite reçu « messages humiliants ».

Pour rappel, ce type de vengeance est passible de deux ans de prison.

 
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