La famille des missiles Aster va bientôt s’élargir, avec l’arrivée de l’Aster 15 EC. Entrés en service à partir de 2001, ces missiles anti-aériens constituent une véritable révolution culturelle en matière de défense aérienne. Pour la première fois en effet, les Occidentaux pouvaient s’appuyer sur un système non américain (ou soviétique) pour assurer la défense aérienne à moyenne et longue portée de leurs sites ou de leurs navires.
La gamme Aster était composée de deux missiles. L’Aster 30, équipé d’un propulseur longue portée, permettait au missile d’atteindre une portée supérieure à 120 km, et une altitude de 20 km.
L’Aster 15 était plus compact, 4,2 mètres contre 4,9 m, et plus léger, 310 kg contre 450. Bien qu’il conservait l’extrême maniabilité de la famille Aster, et un autodirecteur radar actif de très haute efficacité, il ne lui était donné que d’avoir une autonomie supérieure à 30 km, 45 km étant pourtant souvent évoquées par la presse spécialisée.
A cette époque, les autres missiles à moyenne portée n’atteignaient qu’une portée inférieure, 42 km pour le russe 9M37 Buk, 40 km pour l’américain ESSM et 30 km pour le norvégien NASAMS.
Depuis, ces systèmes ont beaucoup progressé, et atteignent tous une portée de 50 km, y compris l’ESSM, le NASAMS et l’allemand Iris-t SLM, parfois plus, 70 km pour le missile 9M37 du Buk-M3. Il fallait donc que l’Aster 15 évolue, comme l’Aster 30 l’a fait avec le Block 0, le Block 1 et le Block 1NT. C’est précisément ce à quoi MBDA se consacre désormais.
L’excellent comportement de la famille Aster face aux drones et missiles houthis
Bien qu’entré en service en 2001, le missile Aster n’avait jamais eu d’expérience du combat, jusqu’aux engagements en mer Rouge commençant fin 2023 contre des drones et missiles antinavires houthis, et en Ukraine contre des missiles et drones. Les Russes.
Le missile européen avait montré, jusqu’alors, des qualités remarquables, mais lors de tirs d’essais et d’exercices, y compris internationaux, notamment concernant les versions navales à bord des frégates et destroyers des marines française, italienne et britannique.
Cependant, ne pouvant s’appuyer sur le label « Combat Proven », ni sur l’antériorité du missile européen dans le domaine des missiles anti-aériens longue portée, l’Aster a eu beaucoup de mal à s’imposer dans les compétitions internationales, notamment contre les Américains Patriot, SM-2 et ESSM.
A ce titre, l’utilisation intensive faite des frégates Aster de la Royal Navy, de la Marine nationale et de la Marina Militare, contre les drones et missiles de croisière houthis, avec un excellent taux de réussite, marque un changement radical dans l’image du missile sur la scène internationale. .
D’autant que la frégate française Alsace est devenue le premier navire européen à avoir réussi à intercepter non pas un, mais trois missiles balistiques anti-navires, propulsant l’Aster au même niveau que les Patriot PAC et SM-6 américains.
Le missile Aster 15 EC prendra le relais de l’Aster 15 en 2030
Pour répondre à l’évolution de la menace, et celle de la concurrence, MBDA a donc entrepris, en 2023, de développer une nouvelle version de l’Aster 15. Baptisé Aster 15 EC, ce missile doit entrer en service en 2030, dans un premier temps à bord du 4 SYLVER. 43 systèmes du porte-avions français Charles de Gaulle, à l’occasion du 3ème et dernier arrêt technique majeur du navire, avant d’être déployés sur les frégates françaises.
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