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Le discours fort et stérile de Raphaël Quenard aux César

Par Gaspard Couderc

Publié
hier à 23h28,

Mise à jour tout de suite

Raphaël Quenard, qui vient de remporter le César de la révélation masculine. (Paris, 23 février 2023.)
Capture d’écran Instagram /@césarsnw

L’acteur révélé dans Chien de la casse a remporté le César de la révélation masculine ce vendredi 23 février. Son discours, à la fois drôle et puissant, a fait sensation.

Un discours comme pour confirmer le début d’une belle carrière. Raphaël Quenard a remporté ce vendredi 23 février le César de la révélation masculine pour son rôle dans Chien de la casse et s’est illustré avec un discours plein de références littéraires et d’humour.

Démolir la maison

Depuis plusieurs mois, nous ne parlions que de lui. Après Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand, sorti en avril 2023, il a particulièrement retenu l’attention quelques mois plus tard dans Yannick, A tel point qu’il a été fortement considéré pour le César de la meilleure révélation masculine. Lorsque son nom a été prononcé par le vainqueur 2023, Bastien Bouillon, il a respiré, comme soulagé, et a serré ses camarades de jeu dans ses bras. Mais ce fut surtout sur la scène de l’Olympia, au moment de recevoir son prix qu’il illustra, dans un discours sans notes, d’un naturel désarmant. Comme toujours. En voyant le public collé aux lèvres, on sentait que quelque chose se passait. Grand sourire et décontracté, l’acteur de 32 ans a retracé sa carrière cinématographique courte mais déjà riche, souhaitant remercier notamment les réalisateurs avec lesquels il a travaillé : “Merci aux cinéastes qui nous laissent carte blanche pour gesticuler dans leur univers, » a-t-il déclaré. Ses mots pleins d’esprit ou ses citations du poète Christian Bobin ont déclenché de vifs applaudissements dans la salle.

Toujours lyrique, Raphaël Quenard s’est ensuite emporté : « J’ai une phrase que j’ai entendue : ‘Nos vies sont rythmées par la souffrance et le chagrin.’ Mais le plus terrible d’entre eux est de se voir chaque jour tenter d’étouffer le petit enfant qui est en nous… Si confortable qu’il s’est permis d’user de l’ironie et de la dérision, provoquant les rires du public. Il a alors voulu être plus sérieux en se transformant en une sorte de moment pamphlétaire. « En tant que petit-fils d’agriculteur, la culture, comme tout le reste, n’est rien sans l’agriculture. Merci à tous ces gens qui travaillent dur pour nous offrir le luxe de remplir nos estomacs de bons fruits, de bons légumes, de bonnes céréales», a-t-il déclaré à la veille de l’ouverture sous haute tension du Salon de l’agriculture. Malgré le peu de musique qui commençait à se faire entendre, lui ordonnant d’en finir, celui qui était également nominé dans les catégories du meilleur acteur et du meilleur court métrage documentaire, a tenu à conclure, tel un homme politique, par un « Vive la , Ave César ». ». L’avènement d’un grand acteur, sans aucun doute.

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