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à 83 ans, Marinette raconte sa vie d’intérimaire pas comme les autres

Au compteur chez lui à Cagnes-sur-Mer : 11 heures. A 3 heures du matin, Marinette Caldani était levée pour prendre son service dans un supermarché de la Côte d’Azur. A 21h ce soir, encore, mais dans un autre magasin.

Elle fait du rayonnage le soir dans les grands magasins. « J’assure également des activités commerciales en journée », précise-t-elle. Depuis six ans, ce Riviera travaille comme intérimaire.

Rien d’exceptionnel, dites-vous ? Sauf que Marinette a 83 ans. Selon les missions qu’elle accepte, elle peut travailler de 10 à 50 heures par semaine.

“Mon âge n’a jamais été un sujet pour les agences qui m’emploient”, confie cette couturière de formation, qui a notamment travaillé comme ouvrière. Sa pension de retraite ? « Je ne peux pas me plaindre. C’est beaucoup plus difficile pour certaines personnes… »

« Sans ça, pas de petits plaisirs »

Continuer à avoir une activité, c’est aussi un moyen de se permettre « petits plaisirs » : « Sans cela, je ne pourrais pas me permettre certaines choses. Comme acheter une nouvelle voiture, par exemple.

Et en assurant la desserte de Mandelieu à Grasse en passant par Antibes, La Colle-sur-Loup, La Trinité et Menton, voyager n’est pas une option. “J’ai déjà fait deux jours de mission à Marseille.”

Sur son journal, l’octogénaire note tout. Et si elle refuse les offres ? « Quand je ne connais pas bien le produit, oui. Je ne vais pas vous vendre un smartphone, j’ai déjà du mal à utiliser le mien”elle rit en expliquant : « J’ai commencé par distribuer des journaux et des dépliants publicitaires. Mais je ne recommencerai pas, c’était dur.

Dans le secteur du travail temporaire qu’elle exerce depuis “cinq-six ans”elle ne se sent pas seule, loin de là : « Le soir, dans les magasins, il n’y a que des personnes âgées. C’est très rare de voir des jeunes.

On imagine donc que les employeurs sont plutôt accueillants envers les profils de seniors, non ? « En général, oui. Mais j’ai eu deux mauvaises expériences récemment… »

Ses beaux yeux bleus se voilent. «C’était dans un supermarché. Une gérante m’a dit en me voyant : “J’ai demandé un jeune, je n’ai pas besoin d’une maison de retraite !”Quand elle n’a même pas vu comment je travaille. Je me suis occupé de huit palettes !

Un épisode blessant, auquel s’est ajouté un autre rejet : « J’étais venu pour une manifestation commerciale de poisson dans un autre magasin. Quand je suis arrivé à la réception, ils ont refusé de me laisser travailler, ils m’ont dit que j’étais trop vieux !

Heureusement, son agence, qui la connaît bien, la défend. « Ils savent qui je suis, ce que je fais. Et s’ils m’envoient, c’est parce que j’en suis capable ! Briser les idées reçues, c’est aussi une des missions de Marinette Caldani.

 
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