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cinq ans de prison pour le pyromane « angoissé »

« Si la police ne m’avait pas arrêté, je ne me serais jamais arrêté. » David Misler mérite sans aucun doute le mérite de sa franchise. Ce technicien de maintenance de 47 ans originaire de Neuves-Maisons est confronté ce vendredi au tribunal judiciaire de Nancy pour une série d’incendies de poubelles commis à proximité de son domicile ou dans des communes alentours. Ce qui n’est pas une première.

Il a déjà été jugé et condamné pour une dizaine d’incendies, dont celui du magasin Noz, allumé en décembre 2018 et janvier 2019. Il avait purgé 42 mois de prison. Mais à l’époque, il avait tout nié catégoriquement. «Je l’ai même tellement nié que j’imaginais que ce n’était pas moi qui était coupable», a avoué le quadragénaire ce vendredi.

« Des pulsions incontrôlables »

Cette fois, il a changé sa stratégie de défense. Il reconnaît tout. Même ce qu’il devrait peut-être garder sous silence. Lors de sa garde à vue, il n’a pas hésité à avouer aux gendarmes qu’il avait des « pulsions incontrôlables » et qu’il n’était pas sûr de pouvoir s’empêcher d’allumer le feu s’il était à nouveau libéré. .

D’où viennent ses pulsions incendiaires ? «J’ai de l’anxiété», dit le pyromane. « Mais tout le monde a de l’anxiété ! Pourquoi brûles-tu des choses ? Vous dites même que cela ne vous procure pas de plaisir particulier », tente d’approfondir le président Klein. «Je ne peux pas vous expliquer pourquoi je passe de l’anxiété au feu», avoue le prévenu.

Depuis septembre 2022, il a allumé seize feux. La plus spectaculaire est celle d’un éclusier abandonné des Voies Navigables de , à Messein, le 30 août. Pour le reste, ce sont des poubelles réduites en cendres.

“Il veut guérir”

L’incurable pyromane a fini par se faire prendre dans la nuit du 22 au 23 octobre alors qu’il était filmé par une caméra de surveillance en train d’allumer son dernier feu de poubelle, à proximité de son domicile. “Les faits qui lui sont reprochés sont à la fois graves et dangereux”, a déclaré la procureure adjointe, Constance Choutet.

Elle ajoute que les faits coûtent également cher. Une première estimation du préjudice, portant uniquement sur les dix premiers sinistres, donne un montant supérieur à 50 000 €.

“Ce n’est pas à la société de supporter les angoisses de M. Misler”, insiste le remplaçant. Avant de nécessiter six ans de prison. « C’est excessif », réagit l’avocate de la défense, Me Samira Boudiba.

« Mon client est conscient aujourd’hui qu’il a un problème. Ce qui n’était pas le cas avant et c’est fondamental. Il cherche maintenant une solution, il veut se soigner», plaide l’avocat. Jugement : cinq ans de prison. Une peine à laquelle s’ajoutent dix ans de suivi socio-judiciaire.

 
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