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Aux assises de Nice, un meurtre sur fond de trafic de cocaïne

“Tout n’est pas forcément tout noir du côté de l’accusé et tout blanc du côté de la victime”, Catherine Bonnici, la présidente de la cour d’assises des Alpes-Maritimes, l’a rappelé mardi. Au deuxième jour du procès, le peu d’informations distillées par le directeur de l’enquête sur Thierry Abdelaziz, 45 ans, abattu d’une balle dans la tête à Touët-sur-Var le 27 janvier 2018, confirme les propos du magistrat. . Les comptes bancaires et le portefeuille d’actions de la victime, où transitent des centaines de milliers d’euros, révèlent des revenus bien supérieurs au RSA qu’il percevait chaque mois.

Les investigations de la section d’enquêtes de Marseille montrent également que Thierry Abdelaziz dépensait jusqu’à 2 000 euros par mois en location de voiture pour des déplacements réguliers entre Marseille, Briançon et Nice. Les enquêteurs concluent que cet homme, connu grâce au casier judiciaire, « tire ses revenus cachés du trafic de drogue ».

Liaisons dangereuses

Me Cardix défend Aymeri Semeria, Belle matinée.

Pourquoi est-il venu chez Aymeri Semeria, 57 ans, ex-champion de kayak et guide de rivière réputé, cet après-midi du 27 janvier 2018 à Touët-sur-Var ? Lors de ses aveux détaillés en garde à vue, l’accusé a expliqué avoir été menacé par Thierry Abdelaziz. Cela aurait exigé un remboursement de 100 000 euros. Implicitement, il est supposé qu’Aymeri Semeria, un consommateur de cocaïne, servait d’« infirmière ». En d’autres termes, il était payé pour garder “offres” (sans plus de précisions) de Thierry Abdelaziz sur son terrain de 1000m² occupé par une maison, une tente et trois caravanes. Lors de la perquisition, les enquêteurs ont découvert des grenades et des armes appartenant à un certain Stéphane Tixier, membre du grand banditisme, abattu au marché d’intérêt national de Nice en 2012. Encore une affaire dangereuse du charismatique et paisible guide fluvial. Désormais, Aymeri Semeria nie avoir tué son fournisseur, évoque l’irruption d’un commando de quatre hommes masqués, responsable de la mort de la victime. Le major, directeur d’enquête, s’étonne de cette volte-face : « Il nous a tout de suite expliqué son motif, sa motivation. Nous avons senti qu’il était sincère dans ses aveux. Il nous a dit qu’il se trouvait dans un environnement où il n’aurait pas dû se trouver.

Une version « incroyable »

« Que pensez-vous du revirement de M. Semeria ? insiste le président. « Le commando, c’est difficile à imaginer, poursuit le sous-officier. « C’est surtout invérifiable pour nous. Cinq mois après les événements, les vidéos ne sont plus disponibles. Les gendarmes parlent d’une version « incroyable », « invraisemblable ». D’autant que c’est le fusil 22 LR de l’accusé, introuvable depuis le crime, qui a été utilisé.

Des photos de la découverte du cadavre apparaissent alors sur les écrans du tribunal correctionnel. Au préalable, le président a conseillé aux proches de Thierry Abdelaziz de quitter la salle. En vain. Après 24 heures d’un procès qui s’est déroulé dans la plus parfaite sérénité, la mère de Thierry Abdelaziz a explosé et interpellé l’accusé : « Il a été traîné et abandonné comme un chien ! Il y a de la justice ici mais il y a aussi de la justice là-haut ! elle crie. Le président, après avoir rappelé les parties civiles à l’ordre, suspend l’audience jusqu’à ce que la tension retombe. Aymeri Semeria reste de marbre.

 
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