Par Éloïse Aubé
Publié le 21 septembre 23 à 20h02
Tandis que le ferry « Le Cotentin » reliant Portsmouth au Havre est amarré, des dizaines de pompiers s’activent sur le quai, Jeudi 21 septembre 2023, au matin.
Chacun participe à une formation, réalisée conjointement par des spécialistes de l’intervention à bord des navires et bateaux (IBNB) et des pompiers de Marseille,
Objectif : être formé en cas d’incendie sur un bateau. Et pour ce faire, ils ont été mis en conditions réelles à bord du ferry.
Vidéo. Exercice d’incendie pour les pompiers à bord d’un ferry
Un scénario maîtrisé
L’ensemble du scénario est détaillé au millimètre près, nécessitant une intervention dangereuse. Le Capitaine Vincent Hello du SDIS explique :
Un incendie s’est déclaré au fond du ferry. L’objectif est de voir en conditions réelles la gestion des incendies et le sauvetage des victimes. Effectuez ensuite un exercice de commandement avec les officiers de liaison.
On y va. Un pompier (en formation) vient effectuer les premières observations. L’incendie s’est propagé à cinq remorques, dont une plein de batterie au lithium. « Un membre de l’équipage a disparu », signale-t-il sur le pont.
Un peu plus loin, des collègues s’apprêtent à descendre au sous-sol pour récupérer la victime. Au préalable, le feu a été cloisonné pour éviter sa propagation ainsi que celle des fumées. UN rideau coupe-feu a également été installé.
« Ils prennent le contrôle de la situation »
Il faut vite aider la (fausse) victime. « La priorité, c’est le secours », précise l’un des pompiers. Equipés d’une bombe à oxygène, deux d’entre eux sont entrés dans la salle en feu pour extraire la personne, la ramener sur le pont et lui prodiguer les premiers secours. Un exercice d’autant plus périlleux qu’en temps normal, dans les locaux, le thermomètre peut monter rapidement jusqu’à 300 degrés.
Tout en haut du ferry, le capitaine est également occupé. D’autant que c’est lui qui va s’occuper en premier du désastre.
Nous pourrons d’abord lutter contre le désastre, prendre soin des passagers, évaluer la situation, c’est-à-dire voir si nous abandonnons le navire ou non. Nous travaillons en étroite collaboration avec les pompiers qui, une fois arrivés, prennent le contrôle de la situation.
Les principales difficultés pour les pompiers ? “Accès au navire”, explique le capitaine Hello, “car c’est un environnement que nous connaissons peu.” À cela s’ajoute la durée souvent longue de ce type d’opération.
Dangereux mais contrôlé
Avec ce ballet de pompiers, de lances à incendie et de bouteilles d’oxygène, la tension peut monter fortement. Rassurez-vous, un incendie de cette ampleur est maîtrisé, affirme le major Olivier Guérimand, des pompiers de Marseille.
« Nous avons régulièrement des incendies sur les navires mais ils sont rapidement gérés. » De quoi être rassuré avant une prochaine traversée.
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