(AOF) – Saint-Gobain a conclu un accord définitif pour acquérir Building Products of Canada Corp (un acteur non coté produisant des bardeaux de toiture pour le secteur résidentiel ainsi que des panneaux isolants en fibre de bois au Canada) pour un montant de 1,325 milliard de dollars canadiens dollars en espèces (environ 925 millions d’euros). Avant les synergies, le prix correspond à un multiple d’évaluation d’environ 11,9 fois le BAIIA 2022 de Matériaux de construction BP Canada de 111 millions de dollars canadiens.
Le multiple est d’environ 8,2 fois l’EBITDA après avoir pris en compte des synergies d’environ 50 millions de dollars canadiens sur l’année complète.
La finalisation de la transaction est soumise aux conditions habituelles et devrait avoir lieu d’ici la fin de 2023.
Grâce à Matériaux de construction BP Canada, Saint-Gobain sera bien positionné pour fournir le meilleur service aux clients canadiens, avec une offre de solutions élargie, innovante et durable.
Les produits de toiture de Building Products of Canada complètent l’offre de solutions d’extérieur de Saint-Gobain au Canada, après l’ajout du segment des parements avec l’acquisition de Kaycan en 2022.
L’acquisition complète les activités existantes de CertainTeed Canada, déjà un chef de file en solutions d’intérieur (gypse, isolation, plafonds).
AOF – EN SAVOIR PLUS
Points clés
– Leader mondial des matériaux pour l’habitat, créé en 1665 ;
– Chiffre d’affaires de 51,2 milliards d’euros répartis en 5 branches, Europe du Nord pour 24%, Europe du Sud & Afrique (dont France) pour 30%, Amériques pour 18% et Haute performance ;
– Business model basé sur un portefeuille complet de marques et une approche par solutions : gains de productivité pour les professionnels de la construction, bien-être pour l’utilisateur final et performance & innovation sur-mesure pour le client industriel ;
– Capital fractionné (8,3 % pour les salariés), Pierre-André de Chalendar, président du conseil d’administration de 14 membres, Benoît Bazin en tant que directeur général ;
– Bilan solide avec une dette nette de 8,2 milliards d’euros, soit 1,2 levier et 35% de fonds propres, et un cash-flow libre de 3,8 milliards d’euros.
Défis
– Plan stratégique « Grow & Impact » lancé en octobre 2021 :
– une croissance supérieure aux marchés
– offre de solutions intégrées et différenciées pour la décarbonation de la construction,
– des investissements industriels de l’ordre de 1,5 milliard d’euros ;.
– Stratégie d’innovation avec 3 principes, anticipation des normes, intégration du digital dans la production et les parcours clients et croissance durable :
– structuré par 20 plateformes communes aux métiers clients industriels et BTP : matériaux intelligents, robotisation, allégement des matériaux, réduction de l’empreinte carbone des processus de fabrication, etc.,
– l’expérience client avec 90% des ventes couvertes par le PIM, le « digital pricing » accélérant les ventes ;
– en interne, programme Open sous forme de « Digital journey », Datala, partenariats avec des start-up portées par NOVA…,
– en externe, partenariats avec des centres de recherche ou industriels, comme Ecocem, participation à des projets EAGLE, WOOL2LOOP, etc., et co-développement avec des clients ;
– Stratégie environnementale intégrée à l’offre produit, 72% du portefeuille contribuant à la réduction des émissions de CO2, visant la neutralité totale d’ici 2050, validée par la SBTi et dotée d’objectifs intermédiaires pour 2030 vs 2017 :
– 33% de réduction des émissions de CO2 vs 2017, avec une production zéro carbone en 2022 de vitrages en France et de plâtre en Suède,
– la recherche sur les piles à combustible à oxygène solide,
– économie circulaire évitant l’extraction de matières premières solides,
– lancement de prêts verts ;
– Optimisation du profil du groupe par cessions et acquisitions (Chryso et GPC, Panofrance et Rockwool, Inde, Kaycan, Urumix, etc.), se traduisant par un renforcement en Amérique du Nord et pays émergents ainsi que dans la chimie du bâtiment (10% du CA ).
Défis
– Baisse du caractère cyclique de l’activité, moins dépendante du secteur de la construction ;
– L’inflation des matières premières, des transports et de l’énergie, pour un coût de 3 milliards d’euros en 2022 plus que compensé par la hausse des prix de vente et par la couverture des coûts énergétiques ;
– Utilisation des fonds provenant de la cession des activités de construction au Royaume-Uni ;
– Vers un ralentissement modéré du marché en 2023 ;
– Après un résultat net record, objectif 2023 d’une croissance des ventes supérieure à celle du marché et d’une marge opérationnelle de 9 à 11 % ;
– Dividende 2022 en hausse de 23% et rachat d’actions.
En savoir plus sur le secteur des matériaux de construction
Manque de visibilité
L’Union nationale des industries des carrières et des matériaux de construction (Unicem) indique qu’après un premier repli au deuxième trimestre, l’activité a continué de se détériorer au troisième trimestre et a enregistré une baisse tant sur les granulats (-1,3 %) que sur le béton prêt à l’emploi (-0,9%). Sur les neuf premiers mois de l’année, la baisse est de 2 % pour l’ensemble de l’activité matériaux. Seules les tuiles et les briques parviennent à afficher de légères augmentations d’activité.
Les perspectives générales se dégradent et les difficultés de recrutement et la hausse des coûts sont les principales sources d’inquiétude. Par ailleurs, l’Unicem souligne les difficultés de mise en œuvre des projets. La production de matériaux pourrait baisser cette année de 3 % pour le béton prêt à l’emploi (BPE) et de 4 % pour les granulats.
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