Condamné à Condamné à perpétuité en 1997, Dany Leprince sera fixé ce jeudi sur sa demande de révision. Surnommé à l’époque « le boucher de la Sarthe », il fut reconnu coupable d’un quadruple meurtre. Après avoir avoué au tout début de la procédure, il clame son innocence depuis de nombreuses années.
Ce qui s’est passé?
Le 4 septembre 1994, son frère Christian Leprince, sa femme et deux de leurs filles, Audrey, sept ans, et Sandra, 10 ans, sont retrouvés massacrés à coups de couteau dans leur maison de Thorigné-sur-Dué (Sarthe). . Solène, deux ans, était la seule survivante.
Dany Leprince, accusé par son épouse Martine Compain – dont il a divorcé depuis – et sa fille aînée Célia, a avoué en garde à vue avoir tué son jeune frère, sans évoquer les trois autres victimes. Il s’est rapidement rétracté, affirmant que ses aveux avaient été extorqués par les enquêteurs. Depuis, il clame son innocence. Celui qui était surnommé « le boucher de la Sarthe » a été condamné à la réclusion à perpétuité avec 22 ans de sûreté en 1997 pour ce quadruple meurtre par la cour d’assises.
Quels sont les faits nouveaux ?
Après le rejet de son pourvoi en cassation en 1999 – la possibilité de faire appel d’une condamnation par une cour d’assises n’est possible en France que depuis 2000 –, il a déposé une première demande de révision en 2006. Mais la Cour avait refusé en 2011 de procéder à un recours en cassation. nouveau procès.
Dans un mémoire de 200 pages, ses avocats ont énuméré une vingtaine de « faits et éléments nouveaux, inconnus du tribunal de première instance, susceptibles d’établir son innocence ou de faire naître le doute sur sa culpabilité ». Parmi ses éléments figurent notamment le rôle de Martine Compain au soir des faits, sa personnalité et ses « multiples revirements », ainsi que les versions « remarquablement évolutives » de Célia et l’analyse des couteaux cités dans la procédure.
La défense s’appuie également sur une lettre adressée en avril 2024 à la commission d’enquête par Solène, aujourd’hui âgée de 32 ans, révélant qu’elle avait de « sérieux doutes quant à la culpabilité » de son oncle, « au vu des nombreuses incohérences » du dossier. . Elle a déclaré qu’elle « espère ardemment qu’un nouveau procès puisse avoir lieu pour rechercher la vérité ».
-Selon les conseils de Dany Leprince, le procureur général a demandé « d’attendre » l’évolution de l’information judiciaire ouverte en 2014 au Mans après une plainte déposée par le père des fils Leprince pour meurtre et complicité. Dans cette procédure, Martine Compain a été placée sous le statut plus favorable de témoin assisté par le juge d’instruction mais le parquet réclame sa mise en examen. L’audience à la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Angers n’a pas encore été fixée, a indiqué le parquet général.
À quoi faut-il s’attendre ?
La commission d’instruction de la Cour de cassation dira ce jeudi si elle transmet ou non la demande de Dany Leprince à la Cour de révision. La décision sera prise à 14 heures en audience publique.
La commission d’instruction peut ordonner des renseignements complémentaires si elle estime que des investigations complémentaires doivent être menées, rejeter la demande ou au contraire la transmettre à la Cour de révision. Seul ce dernier, s’il est contacté, pourra se prononcer sur l’annulation ou non de la peine à perpétuité de Dany Leprince, aujourd’hui âgé de 67 ans.
“Nous avons un espoir, c’est que justice puisse être rendue et que Dany Leprince puisse un jour être disculpé”, a réagi M. Morice devant la presse à la fin de l’audience. «J’ai confiance en la justice», a simplement déclaré Dany Leprince, entendu par les magistrats de la Cour. Les réexamens de condamnations pénales restent rares en France : seules une dizaine de demandes ont abouti depuis 1945 dans des affaires de meurtre ou de viol.
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