La pêche électrique a permis de sauver 143 poissons coincés entre deux batardeaux du canal de la Robine à Narbonne

Ce mercredi 22 janvier, à Narbonne, des agents de la fédération de pêche et de protection du milieu aquatique de l’Aude et des bénévoles ont sorti des poissons d’un tronçon du canal de la Robine en construction pour les relâcher plus haut.

Derrière le parking du théâtre de Narbonne, les fouilleurs s’affairent. Le long du canal de la Robine, ces engins de chantier reconstruisent les berges, entre le pont de l’Avenir et le pont de l’A9. Pour travailler efficacement, les maîtres d’œuvre ont dû abaisser drastiquement le niveau d’eau sur un tronçon de 450 m, à l’aide de deux batardeaux. Et cette baisse du niveau d’eau a un impact direct sur les poissons qui y vivent. L’exploitant en charge de la réhabilitation des berges de la Robine a fait appel à la fédération de la pêche et de la protection du milieu aquatique de l’Aude pour remédier à la situation.

La mission de ce dernier, ce mercredi 22 janvier 2025, était de mener une opération pour sauver les poissons coincés entre les deux batardeaux. Pour ce faire, des agents de la fédération ont réalisé des pêches électriques. Un moyen efficace et non mortel de retirer les poissons et de les déplacer ailleurs, mais il est très réglementé et nécessite une formation. « La baisse du niveau de l’eau met en danger la vie des poissonsexplique Thibaut Izard, chef de projet à la fédération de pêche. On vient surtout chercher les gros poissons qui pourraient s’échouer.

Poisson attiré par l’anode

Equipés de combinaisons de pêche en néoprène et de gants isolants électriquement, cinq agents de la fédération se sont mis à l’eau pour pêcher. Ils ont placé un filet pour diviser la zone ciblée. A l’aide de deux électrodes placées dans l’eau, dont une mobile (l’anode), ils ont créé un champ électrique. Cette dernière est apparue autour de l’anode. “Le champ d’efficacité autour des électrodes est d’environ 1,5 m à 2 m”précise Thibaut Izard, qui gérait l’anode.

Parfois, il fallait plusieurs personnes pour contrôler le gros poisson-chat.
Independent – Lucas Manouvrier

Autour de lui, trois personnes équipées de filets attendaient que les poissons soient attirés vers l’anode. “Le champ électrique paralyse les poissons car il a un effet musculaire sur eux, et ils s’approchent de l’anode en nageant de force”poursuit le chef de projet. Selon la taille du poisson et le milieu aquatique naturel plus ou moins chargé en minéraux, la tension envoyée est comprise entre 300 et 1 000 volts. Et dès que l’anode entre en contact avec l’eau, les poissons se manifestent par un effet d’électrocution. Abasourdis, ils furent plus facilement capturés par les agents qui s’empressèrent de les ramener sur les bords de la Robine. Et c’est ainsi qu’opéraient ces agents, avançant petit à petit en ligne, et essayant d’attraper tous les poissons présents dans la zone.

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Les casiers à poissons pesaient lourd avant d’être transportés vers la table de tri.
THE INDEPENDENT – Lucas Manouvrier

Sauvegarde et recensement

Puis ce fut au tour des bénévoles de se mettre au travail. Il fallait désormais ramener les sacs contenant les poissons à la table de tri pour les inventorier, et les mettre dans une cuve d’eau oxygénée sur une voiture. De là, ils étaient transportés plus haut sur la Robine. « L’objectif n’était pas de les déplacer loin, mais de les sortir de ce piège entre les batardeaux. Nous les lâchons dans le bief juste au-dessus, et dès que les travaux seront terminés, ils réinvestiront cet endroit.

Cette technique de pêche est également utilisée pour le recensement des espèces aquatiques dans les cours d’eau. À des fins scientifiques notamment. Une fois par an, la pêche électrique permet de prélever des poissons sur une partie de la rivière, et surtout de suivre l’évolution de leur vie au fil des années. Dans le cadre de cette opération de sauvegarde des poissons menacés de la Robine, plusieurs personnes se sont investies dans la mission de recensement. Dominique Parmentier, carnet à la main, notait tout au fur et à mesure que les poissons passaient par la table de tri.

Les poissons étaient comptés sur la table de tri. Ensuite, ils ont été placés dans le réservoir de peroxyde d’hydrogène de la voiture.
THE INDEPENDENT – Lucas Manouvrier

143 poissons capturés et relâchés

Au total, pas moins de 143 poissons du canal de la Robine ont été capturés et relâchés dans la journée. Parmi eux, 81 carpes, 35 silures, 11 anguilles, 4 sandres, 6 brèmes et 6 carassins. Notez la taille d’un des poissons-chats : 1,71 m ; une anguille de 55 cm et un sandre de 61 cm. Malgré des conditions difficiles dues aux limons et à la boue, la vingtaine de personnes impliquées dans ces travaux à la chaîne ont mené à bien cette opération. Une opération exceptionnelle et impressionnante à voir, qui a permis de révéler les spécimens – certains de très grande taille – qui vivent dans les eaux de Narbonne.

 
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