Vladimir Poutine et son homologue iranien Massoud Pezeshkian ont signé vendredi un accord de partenariat stratégique, renforçant notamment leur « coopération militaire ». Ceci dans le cadre de leur alliance destinée à faire contrepoids à tout « diktat » de l’Occident.
Soumis à de lourdes sanctions internationales qui affectent leurs économies, la Russie et l’Iran ont procédé ces dernières années à un rapprochement accéléré, notamment depuis l’assaut contre l’Ukraine.
Les deux pays ont également subi, en décembre, un échec commun et une perte d’influence avec la fuite de Syrie de leur allié Bachar al-Assad.
« S’opposer à tout diktat venant de l’extérieur »
Vendredi, Vladimir Poutine et Massoud Pezeshkian ont signé un « accord de partenariat stratégique global », un pacte couvrant plusieurs domaines.
Il s’agit d’un texte « aux objectifs ambitieux », a salué Vladimir Poutine, affirmant que Moscou et Téhéran s’opposaient ensemble à « tout diktat venant de l’extérieur ». Massoud Pezeshkian s’est contenté d’un accord qui ouvrira des « horizons » entre les deux pays.
Développer la coopération militaire
L’accord prévoit notamment de “développer la coopération militaire” et de se soutenir mutuellement face aux “menaces sécuritaires”, selon le contenu de l’accord en 47 articles publiés par le Kremlin après la signature.
Selon le document, si la Russie ou l’Iran étaient confrontés à une « agression », l’autre pays ne fournirait aucune « aide » au pays agresseur. Ce point ne prévoit toutefois pas que les pays signataires se fourniraient mutuellement une assistance militaire dans ce scénario.
Différence avec la Corée du Nord
Moscou a conclu l’année dernière un texte du même nom avec la Corée du Nord. Un article de ce document prévoit une « aide militaire immédiate » en cas d’agression armée d’un pays tiers.
-Mais le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, cité par les médias russes, a affirmé cette semaine que le traité avec Téhéran ne visait pas à « créer une alliance militaire » similaire à celle scellée entre Moscou et Pyongyang.
L’accord signé vendredi prévoit également des échanges “dans le domaine des utilisations pacifiques de l’énergie atomique”, notamment “la construction d’installations d’énergie nucléaire”.
Contrepoids à l’influence américaine
Téhéran et Moscou veulent faire contrepoids, aux côtés de Pékin et Pyongyang, à l’influence américaine. Ils ont noué des liens étroits et se soutiennent mutuellement sur de nombreuses questions internationales, du Moyen-Orient au conflit en Ukraine.
Cette signature intervient quelques jours avant le retour au pouvoir à Washington de Donald Trump, architecte d’une politique dite de « pression maximale » envers l’Iran lors de son premier mandat (2017-2021).
La dernière rencontre entre les présidents Pezeshkian et Poutine a eu lieu en octobre, lors du sommet des BRICS en Russie. Vladimir Poutine a ensuite appelé à consolider la « dynamique positive » concernant leur coopération économique.
La Russie souhaite notamment développer un projet de corridor logistique – ferroviaire et maritime – entre Moscou, Bakou et Téhéran, sur un axe nord-sud.
afp/kkub