l’essentiel
Le motard albigeois Alexis Masbou a décidé de mettre fin à sa carrière à l’âge de 37 ans. Il se confie sur sa décision et revient sur son parcours.
Votre décision de mettre un terme à votre carrière est-elle nouvelle ou est en préparation depuis un certain temps ?
A vrai dire, j’y pensais depuis un moment car le Covid a rebattu les cartes. C’était compliqué de revenir après. Parce que je savais que de toute façon, j’approchais de la fin et qu’il fallait toujours trouver un nouveau défi motivant.
Et quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous retirer ?
Je me suis surtout posé la question de savoir si j’étais encore capable d’affronter une nouvelle saison, l’intensité de l’entraînement. En fin de saison, je me suis demandé si je pouvais encore me remobiliser et trouver des solutions pour aller plus vite en piste. Est-ce que je voulais vraiment me lancer dans un nouveau projet et toutes les implications qui en découlent ? C’est à ce moment-là que je me suis dit que je n’étais pas prête à faire autant de sacrifices. Et puis je ne voulais pas me lancer dans une saison et le faire sans enthousiasme. Alors lucidement, j’ai choisi d’arrêter. J’étais aussi très occupé en dehors de ma carrière. Entre mes fonctions à la Fédération Française de Motocyclisme (FFM), mon auto-école, ma famille, c’était devenu difficile de tout gérer.
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Vous avez 25 ans de Moto derrière vous, expérimenté diverses disciplines, avez-vous déjà ressenti une certaine lassitude ?
Jamais ! Au contraire, c’est arrivé si vite ! Il faut toujours tout repenser chaque année, j’ai eu la chance de vivre beaucoup de Grands Prix. Je ne dis pas que ça a toujours été facile, certaines périodes ont été difficiles, il a fallu rebondir. Mais j’ai aussi été gâté. En Moto3, j’ai pu avoir une machine pour jouer devant, j’ai réalisé de belles performances, puis je suis arrivé presque par hasard en endurance et j’ai remporté le Bol d’or (dans la catégorie Superstock), qui était ma première course. .
-Ce qui n’est pas rien…
Non, et c’est aussi drôle comment c’est arrivé. Lors de mon arrêt lors de la saison Moto3 chez Peugeot, j’ai été contacté par une équipe amateur (Moto Ain Racing Team). Le sponsor devait participer à la course avec nous – en endurance, il n’est pas rare que des pilotes amateurs et professionnels courent ensemble. Finalement, la veille de la course, il abandonne pour laisser la place à un pilote plus rapide. Ensuite, nous gagnons. Pour rester sur l’endurance, j’aurais quand même ce petit regret de ne pas avoir remporté de titre mondial. Mais je ne suis pas allé loin (trois fois vice-champion).
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Le Bol d’Or est l’une des grandes réussites de votre carrière, mais si vous ne deviez retenir qu’une chose, laquelle serait-elle ?
J’ai été marqué par pas mal de GP, en Moto3. C’est toujours l’une des meilleures motos du monde ! Lorsque je parle de mon parcours à mes proches, de nombreux souvenirs me reviennent. Mais au fond, on n’oublie jamais sa première victoire. J’étais pilote officiel Honda et j’ai remporté le Grand Prix de République tchèque 2014 en Moto3. C’est mon plus grand souvenir.
Qu’avez-vous prévu pour votre après-carrière ?
Dans un premier temps, je continuerai mes fonctions à la FFM, où je m’occupe de jeunes conducteurs de 12 à 14 ans avec lesquels je fais des stages et autres. Mais je m’implique aussi auprès de l’équipe de France où je suis trois pilotes que j’accompagne sur les circuits en Europe, lors de stages… Après j’envisage de me consacrer le plus possible à mon auto-école sur le circuit d’Albi, je souhaite développer c’est plus que ça. Et puis d’autres choses arriveront, mais ce n’est pas encore réglé.