Ce lundi 20 janvier, Joe Biden quittera la Maison Blanche. La fin d’un mandat de quatre ans au bilan économique paradoxal. Décryptage.
Pour paraphraser une expression célèbre, les résultats sont globalement positifs. Joe Biden a pris ses fonctions en janvier 2021 avec une priorité : relancer l’économie du pays après la crise du Covid. Quatre ans plus tard, on peut dire que la mission a été réussie ; la plupart des indicateurs économiques américains sont au vert. La croissance est revenue aujourd’hui autour de 3%. Plus de 16,5 millions d’emplois ont été créés sous le mandat de Joe Biden. Le taux de chômage a au contraire fortement baissé, estimé à 4,2%, avec une période inférieure à 4%, une longévité jamais vue depuis les années 1960. Cependant, sa présidence, sur le plan économique, a mal commencé. Lorsque Joe Biden arrive à la Maison Blanche, le pays sort tout juste du confinement. L’économie est à genoux, la croissance est négative. Il pense avoir la solution avec ce que les observateurs appelleront « Bidenomics », c’est-à-dire ses différentes mesures.
Une hausse incontrôlable des prix
Pour sauver l’économie, le démocrate a alors adopté une politique interventionniste avec, dès son arrivée au pouvoir, le vote d’un plan de sauvetage de 2 000 milliards de dollars. La stratégie adoptée a fonctionné, mais le pays a rapidement été confronté à une pénurie de main d’œuvre. La production ne va pas assez vite, la demande explose, les mécaniciens se grippent. Résultat : les prix ont explosé. L’inflation est la principale préoccupation des électeurs. Et malgré un paysage économique plutôt rose, c’est l’inflation qui était au premier plan. Il a augmenté à toute vitesse et a même dépassé les 10 % en plein mandat de Joe Biden. Les Américains sont étouffés par cette inflation, d’autant plus que les salaires n’ont pas augmenté aussi vite. Les revenus réels sont restés quasiment stables, on peut encore noter une légère secousse autour de 2% lors du mandat de Joe Biden.
L’IRA pour sauver les États-Unis
Pour sortir de ce marasme, Joe Biden dégaine une de ses « Bidenomics » pour relancer l’économie du pays. Son nom : l’IRA, l’Inflation Reduction Act. Il s’agit d’un vaste ensemble législatif de 400 milliards de dollars mis en place à l’été 2022 pour réduire l’inflation. L’ambition est claire : relancer l’économie avec des crédits d’impôts tous azimuts pour encourager les investissements privés, la production d’énergie verte et encore une baisse des prix des médicaments. A cela aussi, il faut ajouter la guerre en Ukraine, puisque les États-Unis ont largement contribué à armer le pays. Dépense de plusieurs dizaines de milliards de dollars qui a profité à l’industrie militaire américaine.
-Ce lundi 20 janvier Donald Trump retrouvera donc le pays en bon état. Mais le revers de la médaille de toutes les mesures de Joe Biden est l’explosion de la dette publique, à hauteur de 125 % du PIB américain. Or, c’est là le paradoxe : si Joe Biden a relancé l’économie du pays, les Américains ne le ressentent pas comme tel, bien au contraire. C’est en partie ce qui a coûté les élections au Parti démocrate !
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