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Cela fait presque trois ans que la Russie a envahi l’Ukraine et son armée continue d’affaiblir le système énergétique ukrainien avec des drones et des missiles. Les populations sont fatiguées mais ne veulent pas céder, selon Jérôme Pellistrandi, directeur du Revue de la Défense nationale.
Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, les capacités ukrainiennes de production d’énergie ont été sérieusement affectées. L’armée russe a continué de frapper les centrales thermiques et les réseaux de distribution, provoquant un déficit énergétique important.
Pas plus tard que mercredi 15 janvier, la région de Lviv, à l’ouest du pays, a été frappée par une attaque « massive » de la Russie. Près de 120 missiles et drones ont touché « des infrastructures gazières et des installations énergétiques qui assurent une vie normale à la population », a dénoncé Volodymyr Zelensky.
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Des frappes perfides et sciemment réfléchies
Moscou privilégie ces frappes ciblées durant les périodes hivernales, lorsque les températures ne dépassent pas 0°C. L’armée russe cherche évidemment à affaiblir les populations ukrainiennes, à affaiblir leur moral et à paralyser le pays.
Le 25 décembre, la Russie a sciemment choisi d’attaquer les infrastructures énergétiques de six régions du pays, alors qu’une partie de la population fêtait Noël. Des centaines de milliers de foyers étaient plongés dans le noir, privés d’électricité et de chauffage. « Poutine a sciemment choisi Noël pour son attaque. Quoi de plus inhumain ? » avait fustigé le président ukrainien.
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Objectif de démilitariser le pays
Jérôme Pellistrandi, directeur du Revue de la Défense nationaletémoigne d’une stratégie délibérément punitive de la part de la Russie. “L’objectif est de nuire à l’Ukraine en pénalisant sa population mais aussi son économie.”
En avril dernier, le chef du Kremlin affirmait que ces bombardements suivaient l’objectif de « démilitarisation » de l’Ukraine. “Nous supposons que nous exerçons ainsi une influence sur le complexe militaro-industriel ukrainien”, a ajouté Vladimir Poutine. Les forces armées russes veulent saper l’effort de guerre de Kiev en bloquant les industries et les routes. C’est pour cette raison que les réseaux ferroviaires et les sites d’armement sont régulièrement touchés.
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« Même si l’Ukraine renforce la sécurité des sites pour protéger son territoire, il y aura toujours des lacunes », souligne Jérôme Pellistrandi, les usines d’armement étant logiquement soumises à une défense plus renforcée.
Les civils « encaissent, mais pas au prix d’une capitulation »
À la mi-novembre, Kiev a annoncé que la moitié de la capacité énergétique de l’Ukraine avait été détruite. Face à ces attaques, les Ukrainiens sont contraints de s’adapter. Des restrictions sur l’électricité ont été mises en place, l’approvisionnement en électricité a été partiellement décentralisé. “Les frappes ont causé beaucoup de dégâts mais elles n’ont pas brisé le moral du peuple ukrainien”, assure l’expert. Malgré une « vie rendue insupportable », les civils « endurent, […] veulent la fin de la guerre, mais pas au prix de la capitulation.
Pour gêner la logistique des forces russes sur son propre territoire, l’Ukraine s’implique également dans cette guerre des infrastructures énergétiques. Le 14 janvier, Kiev a revendiqué une série d’attaques contre des dépôts de carburant, des raffineries et des sites militaires. En veillant, comme le souligne Jérôme Pellistrandi, « à ne pas faire de victimes civiles, contrairement à la Russie ».
