famille, parias et amitiés pesantes

Par
Lucas Burel

Publié le

16 janvier 2025 à 19h01mis à jour le

16 janvier 2025 à 23h02

Marine Le Pen à son arrivée à la cérémonie en hommage à son père Jean-Marie Le Pen à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris, le 16 janvier 2025. Alain Roberts/SIP

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Réunie jeudi lors d’une messe à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, l’extrême droite a affiché son unité derrière Jean-Marie Le Pen, décédé le 7 janvier. Au risque, pour le Rassemblement national, de se mêler à ses des cousins ​​peu sociables.

Il fallait le voir, la petite bande de « parias » – c’est l’un d’entre eux qui l’a dit en hommage à son héros, Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national (FN, aujourd’hui Rassemblement national, RN), décédé le 7 janvier. , fidèles jusqu’au bout à leur grand homme mais interdits de messe par un Rassemblement national (RN) trop honteux pour communier avec eux ce jeudi 16 janvier. Il y a le directeur de l’hebdomadaire antisémite « Rivarol », Jérôme Bourbon, avec une dizaine d’exemplaires de sa publication fourrée au fond de son pantalon ; Yvan Benedetti, président de l’Œuvre française jusqu’à sa dissolution, aujourd’hui chef des nationalistes, ouvertement pétainiste et “anti-Or” qui crie “Jeanne, au secours !” » le passage de Marine Le Pen qui l’a expulsé du parti frontiste en 2011 ; Thomas Joly, président du Parti de la , ultranationaliste, soutien d’Eric Zemmour qui veut “Donner un avenir aux enfants blancs”. Placé sous contrôle judiciaire depuis sa mise en examen pour « négation de crimes de guerre », « contestation de crimes contre l’humanité » et « provocation à la haine », le négationniste Vincent Reynouard aurait, nous dit-on, trouvé refuge dans un café voisin.

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Pour les obsèques de Jean-Marie Le Pen à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), le 11 janvier, son clan a souhaité que la messe se déroule dans la plus stricte intimité familiale. À ce premier hommage devait répondre un deuxième, la messe parisienne de ce jeudi, pensée comme un événement. « public et ouvert ». Mais dans quelle mesure ? Depuis dix jours, les troupes frontistes, bien que divisées sur la question de l’héritage politique, affichent leur unité pour rendre hommage à l’ancien président du parti – condamné à plusieurs reprises pour ses propos racistes, antisémites, homophobes ou négationnistes et licencié en 2015. La présence potentielle des cousins ​​les plus sulfureux sur la dernière photo de famille risquait de gâcher l’opération de réhabilitation de l’ancien dirigeant.

Condamné pour « fraude fiscale », « blanchiment » et « abus de biens sociaux », Dieudonné a été autorisé à s’y rendre par le juge chargé de faire appliquer son assignation à domicile sous surveillance électronique. En raison notamment du lien personnel qui l’unissait au leader d’extrême droite, parrain de sa fille Plume. Aperçu près de l’Église, il est finalement resté à bonne distance, obligeant les photographes de presse déjà installés à escalader les portes de l’enceinte pour pouvoir le photographier… Henry de Lesquen, le tueur du « musique nègre »candidat à l’élection présidentielle de 2017, est harcelé à son tour : on entend le grand type triste, ancien patron de Radio Courtoisie, se plaindre bruyamment en tournant les talons. « Marine Le Pen m’empêche d’entrer… Un imbécile ! »» a-t-il déclaré, rapporte le « Huffington Post », après avoir été pointé du doigt par Renaud Labaye, le secrétaire général du groupe RN à l’Assemblée nationale, reconverti physionomiste l’espace d’un jour.

Proche de Jean-Marie Le Pen, Dieudonné est resté devant l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce, à Paris, le 16 janvier 2025, lors de l'hommage au cofondateur du FN.

Proche de Jean-Marie Le Pen, Dieudonné est resté devant l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, à Paris, le 16 janvier 2025, lors de l’hommage au cofondateur du FN. TOM NICHOLSON/SHUTTERSTOCK/SIPA

“Je ne m’attarde pas sur les engagements politiques de M. Le Pen, qui ne sont pas de ma compétence”

Sur la place, des membres du Département de sécurité et de protection (DPS), le service de sécurité de la maison, retiennent une larme lorsque le « Nabucco » de Verdi, la musique d’ouverture de Jean-Marie Le Pen lors de ses meetings, commence à résonner au pied du classique. façade. La famille Le Pen avance, Marine Le Pen en tête, suivie de sa belle-mère, Jany, sa mère Pierrette, ses deux sœurs, Yann et Marie-Caroline et les petits-enfants, dont Marion Maréchal, accompagnée de son mari, Vincenzo Sofo, ancien député européen, membre de Fratelli d’Italia et proche de Giorgia Meloni, Premier ministre de la Botte.

Deux écrans géants placés à l’extérieur permettent de suivre le bureau. Le père Christophe Kowalczyk, ancien aumônier militaire et officier de la Légion étrangère, appelle Jean-Marie Le Pen son ” frère “ : « Je ne m’étendrai pas sur les engagements politiques de M. Le Pen, qui ne sont pas de ma compétence, sauf qu’ils ont toujours été motivés par l’amour de la France. »

La sortie de la cérémonie d'hommage à Jean-Marie Le Pen à l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris, le 16 janvier 2025.

La sortie de la cérémonie d’hommage à Jean-Marie Le Pen à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris, le 16 janvier 2025. TOM NICHOLSON/SHUTTERSTOCK/SIPA

Dans la foule, composée majoritairement d’hommes, quelques-uns se sont agenouillés. On y voit des bérets verts de la Légion et des bérets rouges des « paras », quelques vétérans venus avec leurs médailles saluer Le Pen, le soldat de l’Indochine et de l’Algérie. Un drapeau italien brandi par d’anciens militants du Movimento sociale Italiano (MSI), parti néofasciste italien fondé à la fin de la Seconde Guerre mondiale auquel le FN va piquer son logo de la flamme tricolore, venus spécialement de Turin. Ici et là, de petits groupes de militants musclés ont réussi à passer les contrôles, le visage souvent caché derrière des lunettes de soleil ou sous une casquette. « Pas de bêtises, hein ? »parfois, le service de sécurité conciliant leur glisse.

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Ils ne sont pas les seuls à s’en sortir, et le casting d’aujourd’hui rassemble bien au-delà du cadre propre et respectable que cherche aujourd’hui à afficher le Rassemblement national. L’arrière-salle est rejointe par le contingent de beaux marins, parmi lesquels Jordan Bardella, les premiers de la classe Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy ou encore les conseillers François Durvye et Ambroise de Rancourt. Le maire de Fréjus, David Rachline, visé par une enquête préliminaire pour des affaires liées à l’attribution de marchés publics et à de possibles prises illégales d’intérêt et favoritisme, a été extrait de son repaire varois. Bruno Gollnisch, l’ancien héritier de Jean-Marie Le Pen, et l’ancien numéro deux Bruno Mégret, qui a tenté de le trahir lors de la scission de 1998. Côte à côte, Philippe de Villiers, Eric Ciotti, ex-patron du parti Les Républicains, désormais allié de Marine Le Pen et admirateur avoué du président argentin d’extrême droite Javier Milei, et Eric Zemmour, bien visible aux premiers rangs. . Depuis le début de la semaine, tout le monde a reçu un appel téléphonique du bureau de Jordan Bardella, chargé de leur livrer les 450 précieux sésames et leurs numéros de banc dans l’église.

Sont également présents l’intégriste catholique Victor Aubert, dont le mouvement Academia Christiana a failli être dissous en 2023 par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, ou encore la militante identitaire du collectif Némésis, Alice Cordier, habituée de Montretout, demeure historique de Le Pen. à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Ainsi que le politologue Jean-Yves Camus, des représentants de la presse de droite, du « Journal du Dimanche » ou de « Valeurs Actuelles », ou encore Régis Le Sommier, de « Omerta », le magazine de « réinformation » d’extrême droite. et pro-Kremlin. Aussi, bien en vue en montant les marches de l’église, Axel Loustau, ex-prestataire financier du RN, ancien du GUD et ami de trente ans de Marine Le Pen avec qui elle affirmait pourtant avoir pris ses distances au printemps de 2023 : “Axel Loustau n’est absolument pas un ami proche”dit-elle.

Un discours très politique

Le chef des députés RN n’a pas pris la parole ce jeudi, laissant les hommages aux soins de Bruno Gollnisch – qui a dû se contenter de la lecture d’une épître, alors qu’il visait à rendre un hommage politique à son chef –, l’ancienne députée européenne Marie -Christine Arnautu, fidèle parmi les fidèles, et Louis Aliot, le maire de Perpignan, ex-compagne de Marine Le Pen.

Pour représenter la famille, l’aînée Marie-Caroline – revenue au parti après avoir été exclue pendant une vingtaine d’années par son père pour avoir participé à la tentative de putsch contre lui à la fin des années 1990 –, et Marion Maréchal, qui a salué la mémoire du patriarche. Ce dernier choisissant un discours plus politique que personnel : « On ne peut pas arrêter un peuple en mouvement. Vous ne pouvez pas arrêter une vraie idée. Nous ne nous arrêtons pas à un exemple juste […] Bien sûr, vous n’étiez pas parfait, vous n’étiez pas un saint, mais qui, ici, dehors ou parmi les résistants du salon, pourrait vous jeter la première pierre ? » Une intervention tellement politique que les équipes de la nièce de Marine Le Pen se sont empressées d’en transmettre le verbatim à la presse. Comme toujours après une réunion.

 
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