A 38 ans, Thibault Bigaré est une nouvelle fois reconnu par une grande partie du public et d’autres jurys du Sifflet d’Or comme le meilleur de sa corporation. Il a largement bénéficié du vote du public, tout comme Xavier Croquey et Didier Van den Eede, appréciés pour leur manière très conviviale de diriger les séances.
Plus de respect ?
Thibault Bigaré a passé plus de dix ans sifflet en main au plus haut niveau et compte de nombreuses finales à son actif. Il aborde le problème du manque de respect envers les arbitres avec bonhomie. ” J’ai vu certaines choses à ce sujet, mais cela ne me pose aucun problème ; de temps en temps, il y a des discussions mais je pense que c’est surtout dans les divisions inférieures que cela se produit. C’est vrai qu’on a perdu la tradition familiale et qu’après la forte augmentation du nombre de joueurs, on a élargi le public et certains reproduisent les choses qu’on voit dans le football. Certains arbitres peuvent être plus affectés que d’autres, et les commentaires négatifs peuvent avoir un impact. J’ai vu un arbitre qui ne se sentait pas à l’aise en fin de match et qui est vite parti dans sa voiture en fin de match. »
Motivation
Thibault Bigaré explique que sa motivation le maintient au poste : « Si votre motivation n’est pas au maximum, cela peut conduire à un sentiment de ras-le-bol. J’arbitre depuis 15 ans et j’ai toujours prôné la discussion, mais après le match. S’il y a eu un incident, je vais voir les joueurs ou l’entraîneur pour m’expliquer ; en général, c’est très respectueux. Expliquer les règles aide à la compréhension mais les joueurs doivent aussi lire les règles. L’arbitrage est difficile, les règles changent souvent ; Un jour, nous avons eu une phase qui a donné lieu à une discussion et nous avons demandé à 15 personnes de la juger : nous avons à peine reçu 15 réponses différentes. De toute façon, dans le jeu, il faut donner sa décision, éventuellement l’expliquer mais pas trop ; Il est temps de jouer. Il ne faut pas donner l’impression de se justifier à chaque fois, mais peut-être pour les choses importantes. »
Un championnat de qualité
La concurrence belge augmente en qualité d’année en année. L’année post-olympique a vu le retour de plusieurs internationaux belges, ainsi que l’arrivée d’étrangers. ” On voit des gars qui ont été aux JO et qui se chamaillent verbalement dans le jeu. Il faut gérer les égos, cela amène des frustrations et des tensions supplémentaires. Le jeu devient de plus en plus rapide, il faut prendre des décisions plus rapidement : le timing doit être précis et rapide. Et puis on se retrouve avec des grands noms : quand je vois la feuille de match avec, à côté de mon nom, ceux de Denayer, Kina, Charlier, Boon, Blaak… c’est beau ! »
Chambre, gestion constante
Notre Sifflet d’Or 2024 se retrouve tous les dimanches en sifflant à l’intérieur. ” J’aime beaucoup la salle, le contact avec le jeu et les joueurs est plus direct. Tout va plus vite, il n’y a plus à siffler, on est en gestion constante de par la proximité. On arbitre deux matches et on a donc la possibilité de voir au moins un autre match : on en apprend davantage en regardant les autres arbitres. L’aspect humain de la salle est plus grand, plus familial et, en plus, nous sommes constamment coachés. Nous avons appris plus en une journée qu’en une demi-saison en plein air. »
Thibault Bigaré, un beau Sifflet d’Or
Belgique