« Nous passons à la phase opérationnelle qui donnera néanmoins lieu à des études préalables à la réalisation des travaux. Il y a cependant des secteurs où nous pourrons agir assez rapidement», décrit Éric Jousseaume, maire de l’Île-Tudy et vice-président de la Communauté de communes Pays Bigouden Sud (CCPBS) chargé de la prévention des risques d’inondation. . Il revient sur ces premières actions du Programme d’Action de Prévention des Inondations.
Premier percement de la digue Combrit-Île-Tudy en 2027
Cela concerne notamment l’ouvrage de protection de Combrit-Île-Tudy où les diagnostics et les études environnementales sont déjà bien avancés. Le premier coup de pioche est annoncé en 2027 pour la construction de cette digue, longue de 1,6 km et haute de 3 mètres, orientée nord-sud, au niveau de Treustel pour un coût estimé à 3 millions d’euros. «C’est une des opérations structurantes. Il s’agit plus d’un remblai de terre que d’une digue. Il sera entièrement végétalisé même si le cœur de digue comportera une partie en béton », précise l’élu. Les remblai seront valorisés localement, à Pen Diry, zone humide comblée en prévision d’un lotissement qui n’aura pas lieu, ainsi qu’à Treustel. Parallèlement, la dune continuera à être renforcée avec du sable de Pen Morvan à Sainte-Marine.
« Certaines zones peuvent être protégées, d’autres non »
Le deuxième axe fort de la stratégie mise en œuvre à Papi concerne le secteur Lehan à Treffiagat qui est particulièrement impacté. Outre l’achat et la déconstruction de sept maisons par la CCPBS avec le soutien de l’État, la construction de digues rétro-côtières est prévue. «Nous entourons l’urbanisation d’un remblai de terre. Il y aura deux digues mesurant 1,8 km au total », indique Guillaume Esteva-Kermel, chef de projet submersion marine. Des travaux d’un montant d’environ 3 millions d’euros pourraient démarrer en 2028. « C’est la même philosophie, certains espaces peuvent être protégés, d’autres non », explique Éric Jousseaume. À Combrit-Ile-Tudy, 400 logements sont concernés et environ 300 à Treffiagat-Léchiagat.
Des études lancées à Penmarc’h et Loctudy
Des études seront également lancées sur Penmarc’h pour protéger le nord du port de Saint-Guénolé des assauts des vagues. « L’idée est de construire des digues en béton pour limiter le passage des vagues dans les zones rétro-côtières », indique le chef de projet. Cela concerne également le nord du phare d’Eckmühl. « Il existe déjà des structures permanentes sur Penmarc’h que nous entretenons. C’est le cas du brise-lames de Saint-Pierre où des travaux sont prévus », précise ce dernier. Un diagnostic sera également réalisé sur la vulnérabilité des logements de la commune.
A Loctudy, deux secteurs nécessitent une vigilance particulière : les Sables Blancs et Ster Kerdour. Un rehaussement de la digue existante et un renforcement des dunes sont envisagés mais le bureau d’études pourrait proposer d’autres solutions. Le secteur Larvor fera également l’objet d’études. « La cale de halage bloque le transit des sédiments. L’idée, c’est de le mettre en jeu», explique Guillaume Esteva-Kermel. Et pour mesurer plus précisément l’évolution du littoral, il sera équipé d’un drone et a été formé pour le piloter.
Des exercices de gestion de crise mais aussi de culture du risque avec des actions à destination du grand public font également partie du Papi. Au total, 82 actions sont prévues sur six ans de Penmarc’h à Concarneau pour un montant de près de 21 M€, dont neuf pour le seul Pays Bigouden.