Les incendies de Los Angeles menacent les assureurs, les Jeux olympiques et la Silicon Valley

Les incendies de Los Angeles menacent les assureurs, les Jeux olympiques et la Silicon Valley
Les incendies de Los Angeles menacent les assureurs, les Jeux olympiques et la Silicon Valley

La facture de la catastrophe s’élèverait à 30 milliards pour les assureurs, qui hésiteraient à couvrir des événements comme les Jeux olympiques. Quant à la Silicon Valley, et ses centres de données gourmands en eau, elle est également sur la sellette.

Il y a une semaine, JP Morgan estimait que l’incendie de Los Angeles coûterait aux assureurs une dizaine de milliards de dollars. Aujourd’hui, les estimations tournent plutôt autour de 30 milliards.

L’incendie, qui n’est pas encore maîtrisé malgré l’accalmie de ces dernières heures, a dévasté 16 000 hectares, causé la mort de 25 personnes et détruit douze mille bâtiments, dont une dizaine de milliers d’habitations. Certains, comme le site météo AccuWeather, estiment le total des dégâts entre 250 et 275 milliards de dollars, en prenant en compte un très large ensemble de paramètres, comme l’impact à long terme sur la santé des habitants ou la baisse de valorisation des entreprises. dont l’activité a été affectée. Une estimation toutefois jugée très élevée par la banque d’investissement Goldman Sachs.

Une charge trop lourde ?

Une des questions concerne les assureurs. Seront-ils capables de supporter la charge ? À 10 milliards, le coût était élevé, mais gérable, estimait il y a une semaine Jimmy Bhullar, analyste chez JP Morgan. A 30 milliards, comme sont désormais les estimations publiées par la banque Wells Fargo, ce sera bien plus difficile à digérer. C’est le secteur domestique qui supportera la majorité des pertes et les assureurs les plus exposés sont les firmes américaines : Allstate, Travelers et Chubb. Si la facture est de plus en plus élevée, c’est parce que les quartiers ravagés sont en grande partie des quartiers huppés. Le prix moyen d’une villa dans la région dévastée de Pacific Palisades est de 3,5 millions de dollars.

Le coût humain et matériel de la catastrophe est difficile à estimer. Tout comme ses conséquences culturelles. Les beaux quartiers de la deuxième ville d’Amérique regorgent d’œuvres d’art et de pièces du patrimoine historique et culturel. Par exemple, les bâtiments de la Fondation Schoenberg, qui étaient situés dans le quartier de Pacific Palisades, abritaient 100 000 partitions et d’innombrables photographies, documents, objets… appartenant au compositeur. Tout est parti en fumée.

Sur le fil du rasoir

Et les assureurs californiens se posent des questions existentielles pour l’avenir : « Le marché californien de l’assurance est sur le fil du rasoir », estime Nancy Watkins, experte en assurance interrogée par le New York Times. Alors que les propriétaires commencent à déposer des réclamations, les assureurs qui couvrent un grand nombre de logements en Californie du Sud pourraient voir leurs réserves financières diminuer, les obligeant à réduire leur clientèle, à s’exposer à des sanctions de la part des investisseurs ou à quitter l’État. » Et dès lors, les primes d’assurance déjà très élevées que l’on demande aux Californiens de couvrir eux-mêmes, deviendraient inabordables pour beaucoup.

Et cette question d’assurabilité met déjà à mal la préparation des Jeux olympiques qui doivent avoir lieu à Los Angeles en 2028. Aujourd’hui, aucun des 80 sites où doivent se dérouler les jeux n’a été directement touché par la catastrophe. Mais les dégâts sur l’infrastructure générale de la ville sont considérables et il est à craindre qu’il soit très difficile pour les organisateurs de trouver une assurance à un prix raisonnable.

Eau IA

Une autre question existentielle concerne les datacenters californiens. Les centres de données sont cruciaux pour le développement de l’IA, et la Californie est la région du monde où se concentrent de nombreuses entreprises innovantes du secteur.

Mais leurs centres de données consomment une grande quantité d’eau. Selon une étude de l’Université de Californie, une conversation d’une vingtaine d’échanges avec ChatGPT consommerait entre 10 et 25 millilitres d’eau par requête. Si l’on extrapole ces quantités aux centaines de millions d’échanges quotidiens, la quantité d’eau consommée est considérable. Et comme les centres de données ont été multipliés par sept au cours des deux dernières années rien que dans la ville de Los Angeles, certains se demandent si cette activité est durable dans une région où l’eau se raréfie de plus en plus, et où sa rareté a été l’une des causes de la difficulté. dans le contrôle des incendies dans la ville.

 
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