C’est le début de l’année et la plupart des entreprises agroalimentaires profitent de l’occasion pour mettre à jour leur plan de contrôle. En regroupant les analyses à réaliser, le plan de contrôle établit un système de surveillance adéquat des contaminants microbiologiques, parasitaires, chimiques, physiques et allergènes, ainsi que des éventuelles fraudes alimentaires. Des exigences réglementaires nationales ou européennes existent, mais il est intéressant d’utiliser l’actualité (rappels de produits, alertes RASFF, etc.) pour adapter votre plan de contrôle et sélectionnez les bons contaminants.
Sélectionnez les bons contaminants
D’un point de vue réglementaire, les fins d’années sont d’autant plus intéressantes qu’elles annoncent en principe les plans de surveillance des autorités pour l’année suivante. Ainsi, si l’on regarde de plus près l’actualité réglementaire du mois de décembre, on peut observer plusieurs textes intéressants à ce sujet.
Un texte a retenu mon attention au niveau européen, le Règlement d’exécution UE 2024/3153 du 18 décembre 2024 qui modifie le Règlement d’exécution UE 2019/1793 relatif au renforcement temporaire des contrôles officiels et des mesures d’urgence régissant l’entrée dans l’Union de certains pays tiers. Ce texte est intéressant car il s’appuie sur observation de cas récents de contamination pour renforcer les plans de contrôle des produits importés. Les mises à jour couvrent les pays suivants : Bangladesh, République dominicaine, Égypte, Éthiopie, Inde, Liban, Sri Lanka, Madagascar, Rwanda, Turquie et Vietnam. Les annexes donnent la liste mise à jour et mettent en évidence les matrices et contaminants à prendre en compte pour ces contrôles renforcés. Si l’on prend l’exemple de la Chine, des contrôles renforcés sont prévus pour les aflatoxines dans les arachides et les produits à base d’arachide, tandis que pour les poivrons ce seront les salmonelles, et pour les résidus de pesticides dans le thé.
Six textes nationaux sont également intéressants :
- L’instruction technique DGAL/SDEIGIR/2024-651 du 3 décembre 2024 passe en revue les dispositions particulières relatives à la mise en œuvre du plan de surveillance des pesticides dans certaines denrées alimentaires d’origine animale : graisses de porc et lait de vache en 2025 (avec suivi des organochlorés, organophosphates et pyréthrinoïde/famoxadone, fipronil, glyphosate, glufosinate d’ammonium/composés de cuivre).
- L’instruction technique DGAL/SDEIGIR/2024-724 du 20 décembre 2024 établit le plan de surveillance du contamination des produits de la pêche (thon) par l’histamine et cinq amines biogènes au stade de la production (établissements manipulant et/ou transformant des produits de la pêche).
- L’instruction technique DGAL/SDEIGIR/2024-719 du 20 décembre 2024 formalise le plan de contrôle des denrées alimentaires traitées ou susceptibles d’être traitées par ionisation dans le cadre du dispositif PSPC pour l’année 2025 (exemples de catégories de denrées alimentaires concernées : légumes et fruits secs, thés, épices, compléments alimentaires à base de plantes, viandes, fruits de mer, avocats, soupes déshydratées).
- L’instruction technique DGAL/SDEIGIR/2024-659 du 4 décembre 2025 détaille le plan de surveillance des Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) dans les porcs engraissement à l’abattoir – 2025.
- L’instruction technique DGAL/SDEIGIR/2024-667 du 5 décembre 2024 présente le plan exploratoire de contamination par phycotoxines lipophiles, ASP et PSP des oursins et tuniciers aux étapes de production et de distribution – 2025.
- L’instruction technique DGAL/SDEIGIR/2024-655 du 3 décembre 2024 décrit le plan de surveillance du résistance aux antibiotiques de certaines bactéries sentinelles et zoonotiques dans le contenu caecal de les porcs l’engraissement et bovins moins d’un an – 2025.
Toutes ces informations doivent servir de guide pour la mise à jour de vos plans de contrôle. Afin de définir les priorités, il est également important de prendre en compte l’historique des derniers rappels et alertes RASFF ainsi que le taux d’incorporation des matières premières dans votre produit fini. Les budgets analytiques sont limités, mais le bon sens permet de rester efficace.
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