pourquoi le Lot ne pouvait pas brûler comme la Californie

pourquoi le Lot ne pouvait pas brûler comme la Californie
pourquoi le Lot ne pouvait pas brûler comme la Californie

l’essentiel
La Californie est dévastée par des incendies depuis plus d’une semaine. 24 personnes sont mortes et de nombreux hectares sont partis en fumée. Un tel événement pourrait-il se produire dans le Lot ? La réponse avec le Capitaine François Chanson, pompier.

La Californie brûle, Los Angeles est assiégée par les flammes depuis mardi dernier. La ville continue de compter ses morts : le bilan s’alourdit avec 24 morts, selon les autorités. Les images des incendies sont impressionnantes : de nombreuses maisons sont réduites en cendres. Et ce n’est pas fini : des vents violents sont à nouveau attendus dans les prochains jours.

Le capitaine François Chanson, pompier du Lot, décrypte cet événement exceptionnel. « Nous avons plusieurs éléments. D’abord une sécheresse qui dure depuis un certain temps, et des plantes très sensibles au feu. Ensuite, la météo avec des vents à plus de 160 km/h et deux incendies qui se déclarent à proximité des environnements. « C’est un triptyque qui nous donne ce scénario catastrophique », raconte le pompier.

Un scénario catastrophe à exclure pour le Lot

Un tel événement pourrait-il se produire dans le Lot ? Eh bien non. Le capitaine se montre plutôt rassurant, et explique pourquoi. « Là, le feu se propage à 1 200 m/h. C’est énorme. Cela pourrait peut-être se produire dans l’arc méditerranéen ou dans les Landes, mais pas dans le Lot. Ce qui nous protège : l’essence de notre végétation Ici, nous avons beaucoup de chênes. Ils brûlent très lentement et cela évite une forte propagation», souligne-t-il.

Et quant à la force du vent, rien à craindre non plus. « Quand on a plus de 75 km/h, c’est déjà beaucoup », estime le capitaine. En termes de superficie brûlée, l’incendie de Palisades a déjà ravagé plus de 23 700 hectares, et l’incendie de Los Angeles (l’incendie d’Eaton) a détruit plus de 14 000 hectares. Dans le Lot, François Chanson n’exclut pas un incendie qui ravage une vaste zone. En 1989, un incendie ravage les hauteurs de Cabrerets, laissant près de 4 000 hectares partir en fumée. « Mais il faut remettre les choses dans leur contexte : la Californie fait plus de 600 kilomètres. On peut presque traverser la du nord au sud ! », dit-il.

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Autre élément : l’interface habitat/forêt. « Aux Etats-Unis, le feu s’est déclaré très près des habitations. Dans le Lot, nous avons des endroits où l’habitat est proche de la forêt. En 2022, suite à un incendie de végétation, une maison brûle Cuzac. Mais nous avons sauvé les deux autres. Nous n’aurons jamais 5 000 bâtiments incendiés ici, ce n’est pas à exclure”, affirme le capitaine Chanson.

« Pour des phénomènes aussi extraordinaires, les moyens du département du Lot ne suffiraient pas »

Et si jamais un incendie d’une ampleur exceptionnelle devait se déclarer, comment le Lot pourrait-il le gérer ? « Pour des phénomènes aussi extraordinaires, les moyens du département du Lot ne suffiraient pas. L’objectif n’est pas de financer des moyens qui ne serviront qu’une fois tous les dix ans, et même alors», précise le sapeur-pompier. Il poursuit : « Chaque année, nous avons un système de feux de forêt prêt à intervenir. Lorsque notre aide ne suffit pas, nous pouvons avoir des ressources auprès d’autres ministères. Nous pouvons descendre dans l’arc méditerranéen, et nous l’avons fait, mais eux aussi pourraient remonter jusqu’à nous si nécessaire. Cela fonctionne dans les deux sens », explique le capitaine. Il existe également des unités de formation de sécurité civile (formations militaires) et des moyens aériens nationaux.

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Dans le Lot, l’une des plus grandes difficultés pour les pompiers réside dans l’accessibilité. « Nous pourrions avoir la météo, mais pas le reste. Le chêne nous sauve. Ici, on fait attention aux 30/30/30 : au dessus de 30 degrés, au dessus de 30 km/h, et en dessous de 30% d’humidité de l’air. C’est du jargon local. Cela se produit souvent entre la mi-juin et la fin septembre. Il faut aussi faire attention au début du printemps, à cause des plantes. sont secs et il peut faire chaud. Dans ces cas-là, nous sommes attentifs. Nous disposons d’une analyse quotidienne du risque incendie de forêt établie par Météo-France et l’ONF (Office National des Forêts). réponse opérationnelle et nous déployons nos ressources.

 
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