Aux commandes de ses 3e fiction avec Nicole Kidman en tête, la scénariste et réalisatrice néerlandaise Halina Reijn. Lequel s’investit pleinement dans son deuxième projet tourné uniquement aux Etats-Unis. Ainsi, « Babygirl » tient ses promesses érotiques sans gêne.
Proche de la cinquantaine, Romy est une femme ambitieuse qui donne constamment le sentiment d’avoir confiance en elle. Fondatrice et directrice de sa grande entreprise basée à New York, elle vit avec son mari aimant et leurs 2 filles adolescentes relativement heureuses. Romy aime son mari autant que ses filles, mais a toujours privilégié son travail. Elle garde cependant un jardin secret assez sombre et lié à des désirs sexuels inexprimés, même avec Jacob, son partenaire. Vivant de manière routinière, son quotidien va changer le jour où elle rencontre l’un de leur nouveau stagiaire, Samuel, au sein de son entreprise. D’une manière ou d’une autre, elle devra le former. Pourtant, au fil de leurs séances, une tension perceptible s’installera entre eux. Jusqu’à une relation torride, audacieuse, innommable… sans retour possible ?
Depuis plusieurs années, les rôles cinématographiques de l’actrice australienne Nicole Kidman (« The Northman ») ne restent pas les plus remarquables, bien qu’assez (re)connus du grand public.
Pourtant, à travers « Babygirl », l’actrice, toujours aussi insatiable et polyvalente dans ses projets, se démarque considérablement. Il en va de même pour son collègue Harris Dickinson (« The Iron Claw ») par rapport au reste du casting.
En effet, dès les premières minutes de « Babygirl », il sera impossible au public ayant vu l’incroyable « Eyes White Shut » du regretté Stanley Kubrick (sorti en 1999 avec Nicole Kidman), de ne pas faire des corrélations entre ces 2 productions. De plus, ils se révèlent également très soignés, minutieusement préparés, filmés et interprétés.
Mais heureusement, les comparaisons s’arrêtent là. En effet, et contrairement à la fiction de Kubrick, ou au fameux « Basic Instinct » de Paul Verhoeven (1992), les caméras suivent le personnage principal qui est une femme, « Romy ». Joué dans ce cas par Nicole Kidman.
Sensuelle, érotique, audacieuse et reconnue comme éprouvante par ladite actrice et son collègue malgré la coordination intime, « Babygirl » reste très loin des productions douces comme les innombrables téléfilms de Noël ou le écoeurant « Cinquante Nuances de Grey ».
Grâce audit scénariste, réalisateur et producteur de « Babygirl », le point de vue restera largement féminin. Tout comme les thématiques, abordées davantage sous les regards et les angles du faux « sexe faible ».
Un principe tout à fait normal, intéressant et assez novateur dans le cadre de ce type de long-métrage. Car l’ambition, la beauté, la séduction, la sexualité ou les jeux de pouvoir sont souvent perçus et fonctionnent différemment entre les hommes et les femmes, comme cela a été démontré.
De toute évidence, les intrigues secondaires améliorent l’intrigue de « Babygirl ». D’où, entre autres, l’importance de l’acteur espagnol Antonio Banderas (« Indiana Jones et l’horloge du destin ») ou de l’actrice Esther McGregor (« La chambre d’à côté ») et la fille d’Ewan McGregor) créant différents liens avec le centre narratif.
Musicalement, la bande originale du Chilien Cristobal Tapia de Veer (« Smile 2 ») accompagne également efficacement la fiction. Qu’il s’agisse de pièces phares des décennies précédentes réutilisées, ou de sa propre création. De plus, sa dynamique apporte une dimension supplémentaire utile et plutôt accrocheuse au film.
Adoré à 81 anse Lors de l’édition de la « Mostra de Venise », l’acclamation durera un peu plus de 5 minutes, « Babygirl » ne s’adresse cependant pas à un large public. Plus aux spectateurs qui apprécient les messages clés d’une production aussi habile. Tout en acceptant que la température de son propre corps augmente au fil des scènes…
Petite fille
États-Unis – HOLL – 2024
Durée : 1h49 min
Drame, Érotique, Suspense
Producteur : Halina Reijn
Avec : Nicole Kidman, Harris Dickinson, Antonio Banderas, Sophie Wilde, Esther McGregor, Robert Farrior, Leslie Silva
Film Praesens
15.01.2025 au cinéma