“L’obligation de rénovation en vigueur en Flandre n’a eu qu’un impact négatif mineur sur les prix des maisons de classe E ou F, car de nombreux acheteurs prévoyaient de rénover dans tous les cas et parce que le coût de la rénovation semble avoir été largement pris en compte dans le prix.», détaillent les auteurs de l’étude. Un constat logique au regard de l’étude BNB. “Ces maisons sont généralement dans un état plus dégradé que les maisons plus économes en énergie», explique Peter Reusens. Les niveaux d’amiante y sont également souvent plus élevés.
Très faible impact
En chiffres, «on estime que cela a eu un impact négatif de 2% sur le prix des maisons flamandes énergivores», explique Peter Reusens. Ces logements sont donc vendus à un prix légèrement inférieur à celui d’avant. Mais la différence est si minime que dans de nombreux cas, elle ne compense pas le montant des dépenses que l’acheteur devra accepter pour que son bien obtienne la note D sur son certificat PEB, le minimum imposé par les normes du nord du pays. le pays.
Rappelons que le certificat PEB d’un logement dépend de sa consommation énergétique annuelle théorique pour le chauffage et l’eau chaude, exprimée en kilowattheures par mètre carré. Et que les modalités de calcul et les grilles de scores diffèrent selon les Régions : le score F est par exemple le plus bas du territoire flamand, tandis que les échelles wallonne et bruxelloise descendent jusqu’à G.
En Flandre, les acquéreurs propriétaires d’un bien immobilier portant la classe énergétique E ou F n’ont donc plus le choix : ils doivent procéder à sa rénovation. Or, “il s’agit d’un investissement obligatoire important pour ceux qui n’avaient pas l’intention de rénover, notent les auteurs de l’étude. Cela pourrait gêner l’accessibilité à la propriété pour les acheteurs qui ne disposent pas d’une capacité de remboursement suffisante.« .
Tarif plus attractif selon le PEB
L’autre enseignement majeur de l’étude est que les acheteurs et les banques accordent de plus en plus d’importance à la qualité du certificat énergétique d’un bien immobilier. “Et pas seulement en Flandre, mais aussi en Wallonie et à Bruxelles, souligne Peter Reusens (lire ci-contre). Par exemple, les banques accordent une meilleure rente lors de l’achat d’une maison économe en énergie.“
L’intérêt accru des acheteurs pour les maisons économes en énergie se reflète notamment dans l’écart entre le prix initialement demandé par le vendeur et le prix d’achat final. “Les labels les plus faibles subissent les plus grosses réductions par rapport au prix initial», explique Peter Reusens. A l’inverse, les logements labellisés A ou B se vendent à un prix très proche de celui demandé par le vendeur.
La Wallonie pourrait-elle franchir le pas ?
La Flandre est en avance sur la question d’exiger des acheteurs qu’ils rénovent leur bien immobilier peu performant. L’étude du BNB souligne également qu’à la connaissance de ses auteurs, «La Flandre est actuellement la seule région au monde à avoir introduit une obligation de rénovation efficace pour les acheteurs de logements« .
Quant à la Région de Bruxelles-Capitale, des objectifs de performance à atteindre pour 2033 et 2046 ont déjà été définis, mais leur mise en œuvre dépend de l’entrée en vigueur d’un décret gouvernemental. Et en Wallonie ? Dans le cadre du Plan Air Climat Energie 2030, une proposition de mise en place progressive d’une obligation de rénovation a été adoptée en première lecture par le parlement wallon, mais son adoption définitive n’a pas eu lieu lors de la législature précédente.
Cette proposition prévoit notamment l’obligation à partir de 2026 pour tout acquéreur d’obtenir au moins un certificat D dans les cinq ans suivant l’achat. Le nouveau gouvernement va-t-il donner suite ? Rien n’est impossible, mais “Je n’ai pas senti une volonté de remettre cela sur les rails dans la déclaration politique du gouvernement de la Région wallonne», explique Renaud Grégoire, porte-parole de la Fédération des Notaires (Fednot).
D’autant plus que «aujourd’hui, des primes qui peuvent être très importantes sont allouées aux rénovations. Si la Région wallonne doit financer le travail de chacun à ce niveau, ce sera quelque chose qui sera difficilement soutenable financièrement.« .