La cité des Anges ne connaît pas de répit : des vents chauds et puissants devraient s’abattre mardi sur la deuxième ville des Etats-Unis, menaçant d’attiser encore davantage les flammes qui la ravagent depuis une semaine.
Exténués, les pompiers de Los Angeles espéraient un répit face aux vents de Santa Ana, des rafales chaudes et sèches typiques de la région qui ont provoqué les incendies qui ont tué au moins 24 personnes.
Mais le service météorologique américain (NWS) a averti mardi que les vents pourraient souffler à plus de 120 km/h.
“Les vents d’aujourd’hui ont déjà commencé à se renforcer et continueront de s’accélérer jusqu’au milieu de la matinée”, a indiqué le NWS.
Certaines parties du comté de Los Angeles et du comté de Ventura ont été classées comme étant dans une « situation particulièrement dangereuse », un avertissement rare du NWS.
Une grande partie du sud de la Californie a également été placée en alerte rouge. Le taux d’humidité très faible peut conduire à une « expansion ultra-rapide de l’incendie » dans certaines zones, préviennent les météorologues.
Les cicatrices des incendies des derniers jours défigurent Los Angeles. Des quartiers entiers sont rasés, des dizaines de milliers de personnes sont déplacées et au moins 24 sont mortes dans une « scène de guerre », selon le président Joe Biden.
Les autorités craignent que le bilan ne s’alourdisse avec des incendies parmi les pires de l’histoire de la Californie.
La recherche des victimes est « une tâche très éprouvante, et malheureusement, nous rencontrons des cadavres tous les jours », déplore le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna.
“Ma maison a brûlé”
Des milliers de pompiers sont à l’œuvre et ont reçu des renforts humains et matériels, dont des dizaines de camions-citernes.
Mais la lutte contre les flammes reste acharnée, et les dégâts sont immenses : 9 700 hectares ravagés dans le quartier huppé de Pacific Palisades, et plus de 5 500 dans la ville d’Altadena, juste au nord de Los Angeles.
« Ma maison a brûlé, je le sais. J’ai vu des photos : il ne reste que la cheminée. Mais j’ai besoin de le voir de mes propres yeux pour le croire”, a déclaré Fred Busche à l’AFP.
-A Altadena, Zahrah Mihms tente de contenir l’anxiété de son petit Ethan, quatre ans.
« J’essaie de lui faire oublier ce qui se passe et de lui dire : « Tout va bien. Notre maison était un peu en désordre, mais nous allons le réparer. Tout ira bien”, dit-elle, portant toujours les pantoufles qu’elle portait lorsqu’elle a fui les flammes.
Plus de 12 000 maisons, bâtiments et véhicules ont été détruits ou endommagés par les incendies, qui pourraient être les plus coûteux jamais enregistrés, selon des estimations préliminaires.
Critiques
Des centaines de milliers d’enfants sont retournés à l’école lundi, mais les écoles concernées situées dans les zones évacuées restent fermées.
La gestion des incendies est critiquée par de nombreux habitants, les pompiers devant parfois composer avec des bouches d’incendie sèches ou à faible pression.
Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a appelé à « un examen indépendant et complet » des services d’eau de Los Angeles.
Le président élu Donald Trump, comme à son habitude, n’a pas ménagé ses efforts, fustigeant les dirigeants locaux « incompétents ».
“J’ai hâte qu’il vienne ici”, a répondu Gavin Newsom, qui ambitionne de lancer un “Plan Marshall” pour reconstruire la Californie.
Les vents de Santa Ana sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais cette fois, ils ont atteint une intensité jamais vue depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales soufflant jusqu’à 160 km/h la semaine dernière.
De quoi propager l’incendie à la vitesse de l’éclair, d’autant que deux années très pluvieuses avaient donné naissance à une végétation luxuriante, qui s’est ensuite asséchée pendant huit mois sans précipitations.
Les scientifiques soulignent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes.