La multiplication des pratiques de clonage de voix utilisant l’intelligence artificielle dans le domaine du doublage soulève des questions éthiques et juridiques de plus en plus pressantes. La récente affaire du clonage de la voix d’Alain Dorval, le doubleur historique de Sylvester Stallone, met en lumière les dangers de cette technologie encore immature et l’urgence d’une législation pour protéger les artistes. ActuaNews vous en dit plus sur ce combat…
La prolifération des technologies d’IA dans le doublage, un danger pour les artistes
L’exploitation des voix : un marché sans scrupules
L’émergence des technologies d’intelligence artificielle dans le domaine du doublage a ouvert la voie à de nouvelles pratiques de clonage de voix. Ces plateformes, comme Eleven Labs, offrent la possibilité de recréer la voix d’un artiste à partir d’un simple échantillon sonore. Mais ces avancées ne sont pas sans conséquences. L’annonce récente de l’utilisation de la voix d’Alain Dorval pour le film Armure a déclenché une vague de critiques, après que la plateforme ait affirmé avoir obtenu l’accord de sa famille pour cette exploitation. L’initiative a été jugée irresponsable, surtout si l’on considère que la famille de l’acteur n’avait donné son accord que pour un test limité, et non pour une utilisation dans un film entier.
Le cas Alain Dorval : un symbole de la vulnérabilité des artistes
L’affaire est d’autant plus préoccupante qu’elle concerne une famille proche de la sphère politique. Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, est la fille d’Alain Dorval, et elle a rapidement démenti l’information diffusée par la plateforme. Cet incident met en lumière le pouvoir croissant de ces entreprises, capables de manipuler des informations sensibles et d’exploiter les voix sans en mesurer les conséquences éthiques. S’ils le font même avec des personnalités influentes, qu’en est-il des artistes moins connus et plus vulnérables ?
L’IA dans le doublage, entre potentiel technologique et dérives possibles
Une technologie encore immature, au service d’une exploitation douteuse
Si l’IA dans le doublage vocal présente des avancées technologiques fascinantes, la réalité du clonage vocal reste loin des attentes. L’extrait de la voix de Sylvester Stallone clonée par l’IA, diffusé par Eleven Labs, a rapidement été moqué en raison de sa qualité décevante. La voix semblait sans émotion et trop mécanique, soulevant des questions sur la fiabilité de cette technologie pour rendre justice à l’art du doublage. Les plateformes de clonage de voix prétendent maîtriser l’art de la reproduction sonore, mais elles ne parviennent toujours pas à offrir la richesse émotionnelle qu’un acteur apporte à son jeu.
L’urgence d’une législation pour protéger le doublage français
Ce manque de perfection technique met en lumière l’une des raisons pour lesquelles acteurs et doubleurs se battent : la préservation de la qualité du doublage français. Le doublage est un art à part entière, reconnu mondialement pour sa finesse et son authenticité. Il serait dommageable que des technologies imparfaites prennent la place de l’humain et affaiblissent la qualité d’un secteur qui a fait ses preuves sur la scène internationale. D’autant que, sans une législation adéquate, la multiplication de ces pratiques risque de rendre obsolètes des métiers artistiques déjà fragilisés par la précarité. L’urgence est d’autant plus grande à l’heure où les acteurs politiques commencent à prendre la mesure de cette révolution numérique.
Un combat collectif pour la défense des artistes et du doublage
L’affaire du clonage de voix d’Alain Dorval illustre la nécessité impérative de légiférer face à l’expansion des technologies d’IA dans le domaine du doublage. Il en va de la préservation des métiers artistiques et de l’intégrité du doublage français. La mobilisation des artistes doit se poursuivre pour éviter que des pratiques abusives ne pénètrent dans un secteur déjà fragilisé.
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