Le succès du rétrogaming
Le 7 décembre dernier, Pierre Steinier avait fait mouche en inaugurant sa boutique rue de l’Yser, au coeur de la ville aux cinq clochers. Baptisée « Toys Games », l’enseigne s’étend sur une superficie de 90 mètres carrés où petits et grands enfants peuvent facilement trouver ce qu’ils cherchent à moindre coût.
Des puzzles aux LEGO dont certains sont devenus des objets de collection, en passant par les figurines, mugs, jeux vidéo et autres consoles vintage ou plus récentes (Sega, Super Nintendo…), le lieu a de quoi séduire aussi bien les collectionneurs que les passionnés. jeux.
Le gérant de « Toys Games » a eu l’oeil aiguisé en s’intéressant notamment au rétrogaming, qui fait un retour en force auprès des nostalgiques des années 80 et 90 mais aussi auprès de la jeune génération. L’autre pari gagnant est d’être entré dans le créneau de l’occasion, qui séduit de plus en plus de consommateurs en pleine crise de pouvoir d’achat.
Des pépites introuvables
“Même si certaines réticences subsistent, les citoyens n’ont plus peur de se tourner vers ce marché prometteur. C’est devenu une nouvelle façon de consommer. Auparavant, nous achetions davantage d’objets d’occasion, faute de moyens. Face aux dérives de notre société, il y a eu une prise de conscience et aujourd’hui, ce sont des raisons économiques certes, mais aussi écologiques qui poussent les gens à privilégier la seconde main. C’est notamment le cas des LEGO, des jeux durables qui coûtent cher à l’achat neuf. Dans mon magasin, les réductions peuvent aller de 30 à 40 % selon l’état et le prix total de la pièce.souligne Pierre Steinier, qui s’appuie principalement sur les plateformes de revente en ligne, comme Vinted ou Marketplace, pour déterminer ses prix.
Si le commerçant, âgé de 35 ans, n’a pas pu profiter de la Saint-Nicolas pour écouler une partie de son stock, il s’est rattrapé en « remplissant », dans de nombreux foyers, la hotte du Père Noël. “Le marché de Noël de la Grand-Place a attiré de nombreux visiteurs, avec une clientèle de la région et du nord de la France. J’ai fait de bons chiffres en termes de ventes de figurines et autres jouets. Une fois les vacances passées, la tendance s’inverse et ce sont les jeux vidéo qui ont la cote.“
L’essentiel du stock de Pierre Steinier provient de particuliers, notamment de collectionneurs, ainsi que de jeux et jouets récupérés suite aux faillites de magasins spécialisés. “je n’ai pas de fournisseurconfirme l’indépendant tournaisien. Le système mis en place permet aux citoyens de se débarrasser rapidement des articles dont ils n’ont plus besoin sans avoir à gérer leurs ventes sur internet. Parce qu’il faut avoir le temps et l’envie de le faire.“
Bien conscient des difficultés du secteur, face à une concurrence de plus en plus rude, le dirigeant de « Toys Games » se donne cinq mois pour évaluer la viabilité de son entreprise. “J’ai commencé avec l’idée de développer un pop-up store plutôt qu’un magasin pérenne. Au printemps prochain, je ferai un point sur la situation en fonction des retours clients et des chiffres de ventes. Comme le prévoit la législation belge, j’avais la possibilité de contracter un bail commercial de moins d’un an, ce qui m’enlève beaucoup de pression.», ponctue M. Steinier.