Un policier poursuivi pour avoir battu à mort un homme menotté

Un policier poursuivi pour avoir battu à mort un homme menotté
Un policier poursuivi pour avoir battu à mort un homme menotté

Les faits reprochés ont eu lieu lors d’une interpellation en août 2023 à Paris.

iStock

Un policier a été mis en examen le 11 janvier, soupçonné d’avoir mortellement frappé au visage un homme de 48 ans, menotté, lors de son interpellation après une rixe en août 2023 à Paris.

Le gardien de la paix Théo M., aujourd’hui âgé de 28 ans, est poursuivi pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la provoquer, a indiqué lundi le parquet de Paris, confirmant une information de « Libération ».

Il a été placé sous contrôle judiciaire “avec interdiction d’entrer en contact avec ses coauteurs ou complices, les témoins de l’infraction et la famille de la victime et d’exercer son activité de policier sur la voie publique”, a précisé le parquet.

Contacté, son avocat Me Laurent-Franck Liénard n’a pas répondu.

Tamer M., né en Israël et palestinien, selon « Libération », a été arrêté par la police le 17 août 2023, vers 3h30 du matin, près de la gare de l’Est après une rixe avec plusieurs personnes.

« Virulent » et « visiblement ivre »

Selon l’exploitation des caméras de vidéosurveillance, il avait tenté de frapper les protagonistes de la bagarre avec un tournevis. Un premier homme, non identifié, « l’a saisi par le cou pour le repousser brutalement », un deuxième « avait frappé Tamer M. sur le côté gauche et un troisième homme, lui-même visiblement armé d’un couteau, l’avait frappé aux jambes. »

Tamer M. avait été immobilisé par les agents de sécurité de la RATP. Il “avait été ramené au sol après qu’un des agents lui ait bloqué le bras, selon plusieurs témoins qui n’avaient constaté aucune blessure apparente sur sa personne”, a détaillé le parquet.

A l’arrivée de la patrouille de police, “virulent” et “manifestement ivre, il a été menotté et installé à l’arrière du véhicule de police”, selon le parquet.

Le policier explique que Tamer M., assis à côté de lui, « lui a donné un coup de tête, lui causant quatre jours d’ITT » (incapacité totale de travail). Il « l’a repoussé puis lui a donné plusieurs coups de poing au visage », selon la même source.

État de coma observé à l’hôpital

Selon l’accusation, lors de son audition, « un autre membre de l’équipage » a soutenu que Tamer M. « s’est cogné la tête contre la porte, et a tenté de frapper l’agent de la paix assis à côté de lui ; elle l’a repoussé avec sa main.

Les deux policiers l’ont ensuite conduit au commissariat du 10e arrondissement et, selon leurs déclarations, « Tamer M. s’était endormi et ronflé pendant le trajet ».

Il n’était pas réveillé à son arrivée au commissariat et présentait des « blessures saignantes » au visage. “Il a été transporté à l’hôpital Lariboisière, où il a été retrouvé dans le coma”, a poursuivi le procureur de la République.

Son état s’est aggravé et il est décédé une semaine plus tard, le 24 août 2023. “L’autopsie a conclu qu’il est décédé des suites d’un grave traumatisme cranio-facial”, selon le parquet.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête puis une information judiciaire le 31 août 2023, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

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Les témoins entendus dans le cadre de cette information judiciaire “ont confirmé l’absence de violences commises par des agents de la RATP”, a précisé le parquet.

Selon « Libération », la famille ou les proches de la victime n’ont pas été retrouvés.

Plusieurs cas de violences policières ont été révélés ces dernières années, notamment lors des manifestations des « gilets jaunes ».

La mort du jeune Nahel, 17 ans, tuée le 27 juin 2023 par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine) avait relancé le débat en sur les violences policières et provoqué plusieurs nuits de graves violences urbaines dans de nombreux villes.

Dans une autre affaire devenue emblématique, celle de la mort de Cédric Chouviat, les juges d’instruction ont ordonné le 17 décembre que trois policiers soient jugés par le tribunal correctionnel de Paris pour homicide involontaire. Ils sont accusés d’avoir eu des “comportements inappropriés, négligents et imprudents” ayant entraîné la mort du livreur, qui avait pourtant répété “J’étouffe” lors de son interpellation en janvier 2020.

(AFP)

 
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