Il y a aussi ceux qui voudraient que le président russe aille plus loin
Et si Vladimir Poutine ne fait pas l’unanimité parmi ceux qui veulent voir la guerre prendre fin, il agace aussi l’élite pro-guerre. «Les ‘patriotes’, essentiellement des hauts responsables de la sécurité, ne sont pas satisfaits. Ce qu’ils ont ne leur suffit pas. Ils veulent une mobilisation, une transition complète du pays pour répondre aux besoins de la guerre », a détaillé une source proche de l’administration, interrogée par Meduza.
Mais avec l’arrivée au pouvoir de Trump, tout le monde sait qu’un processus de négociation va s’engager pour mettre fin au conflit en Ukraine. Les médias russes ont également rapporté que le pays avait organisé un séminaire pour discuter des élections législatives de 2026 et de la manière dont l’issue de la guerre serait présentée. «J’ai réalisé quelque chose», a déclaré l’un des participants à ce séminaire. “Peu importe le résultat, il sera présenté comme une victoire.” Toutefois, les différentes sources s’accordent sur le fait que la Russie pourrait être amenée à faire des concessions, compte tenu des récentes déclarations du futur président américain.
Enfin, quant à la situation à Koursk, elle a changé la donne pour les 10 personnes interrogées. L’attaque ukrainienne sur le sol russe en août 2024 a offert au dirigeant du Kremlin un argument de poids pour poursuivre sa guerre. Mais l’une des sources de Meduza a toutefois admis que même sans cette incursion sur son territoire, le président russe n’aurait pas mis fin au conflit à ce moment-là. “Poutine aime se battre, c’est excitant pour lui”, a déploré ce membre de l’administration russe.
Préoccupé par la situation à Koursk, Vladimir Poutine utilise son farceur inquiétant
«Vladimir Poutine doit se méfier de son état-major»
Dans un entretien à La Libre, Anne Godard (UMons) avait déjà rapporté que certains militaires « posaient des questions » sur Vladimir Poutine. «Poutine devrait se méfier de son état-major, notamment dans le secteur aérien. Ce sont des gens très intelligents. Ils comprennent qu’il ne propose pas d’avenir. Il crée l’atmosphère de Stalingrad : la Russie est une forteresse assiégée et tout est fait pour la protéger », a-t-elle déclaré.
Quant à la population russe, elle aspire à la stabilité, selon le spécialiste. « Il y a ceux qui sont dégoûtés et partent. Et puis il y a ceux qui restent et qui savent que s’ils disent quelque chose, ils risquent de sérieux ennuis. Mais certains soutiennent encore Poutine. Je dirais que 35 % de la population estime que cela redore l’image du pays, que cela galvanise la Russie et guérit les névroses. Leur président montre que la Russie n’a pas besoin des autres, qu’elle peut se défendre. C’est paradoxal mais c’est à la fois rassurant et inquiétant.
