Trente ans après les inondations de janvier 1995, un accompagnement est proposé aux propriétaires de logements en zone inondable. Une soixantaine de logements autour du Lion-d’Angers ont été ciblés en priorité pour réaliser ce diagnostic et éventuellement les travaux.
Publié : 13h21 par Marie Chevillard
A Craon, en juin 2024, l’eau était montée à 3,24 m.
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Il y a 30 ans, des centaines de maisons du Maine-et-Loire et de la Mayenne avaient les pieds dans l’eau…voire même un peu plus pour certains, puisque l’eau est montée de plus d’un mètre à l’intérieur de nombreuses habitations. C’était lors de la crue centennale (avec un risque sur 100 de se produire, et non un risque tous les 100 ans) de janvier 1995. Même si l’événement n’a officiellement fait aucune victime, les habitants ont dû être évacuésnotamment à Cheffes, près de Tiercé, et les dégâts sont importants. Plus récemment, en juin 2024, plusieurs logements ont également été évacués près de Craon et de Saint-Aubin-du-Pavoilun quartier de Segré-en-Anjou-Bleu, après la crue très rapide de l’Oudon : l’eau était montée à 3,24 m.
Un diagnostic de vulnérabilité gratuit
Alors, pour éviter que ces inondations ne causent trop de dégâts et pour être mieux préparé, une aide est offerte aux propriétaires de logements situés en zone inondable. La communauté de communes des Vallées du Haut-Anjou lance ce programme, destiné à 58 logements ciblés en prioritémainly in Brissarthe (Les Hauts-d’Anjou), Lion-d’Angers, Grez-Neuville and Juvardeil. With first un diagnostic de vulnérabilité gratuit et confidentielassuré par la société Artelia.
Adrien Méjean est responsable de la mission et explique le processus en détail. « Les habitants concernés ont reçu un courrier de la communauté de communes et peuvent remplir un questionnaire en ligne, ou contacter la communauté par téléphone au 02 41 95 31 74. Ensuite, nous venons sur place pour un rendez-vous d’1h à 1h30. matin : nous recueillons leurs retours, nous effectuons des relevés topographiques et nous établissons un scénario de risque d’inondation, avant d’identifier les différentes mesures à prendre“ pour limiter les conséquences des inondations. Parmi ces travaux prévus, la création d’un plancher refuge, « pour atteindre un endroit plus élevé en attendant que les secours arrivent » ; « surélever des équipements sensibles comme un matériel électrique ou une chaudière » ; poser du carrelage plutôt que du parquet ; l’installation de batardeaux anti-inondations…
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Tout travail peut être couvert jusqu’à 80%quel que soit le profil des occupants, pour une enveloppe maximale de 32 000 euros. Artelia peut également proposer un accompagnement pour postuler à ces subventions. Ce programme fait partie du PAPI (Programme d’Action de Prévention des Inondations) 2020-2026 des Basses Vallées Angevines, porté par le Syndicat Mixte des Basses Vallées Angevines et Rome (SMBVAR).
-“En 30 ans, la prévention des inondations s’est améliorée”
C’est également dans ce contexte que certaines communes poseront des bornes de crue ou que le SMBVAR propose des actions de prévention (animations avec les enfants, ciné-débats, etc.) pour “développer une culture du risque chez les résidents“souligne Elodie Gutierrez, chef de projet chez SMBVAR. Tant d’actions qui lui font dire ça “oui, en 30 ans, la gestion et la prévention des inondations se sont améliorées : les communes sont bien mieux préparées en matière de gestion de crise qu’elles ne l’étaient en 1995, via les plans communaux de sauvegarde. Nous réfléchissons à l’alerte faite à la population, où logeons-nous temporairement les résidents… »
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Le chef de projet a également créé le jeu ‘Flood Mission’, disponible sur smartphonequi permet d’apprendre de manière ludique les bons gestes et réflexes à avoir en cas d’inondation, « adapté à nos régions, où l’eau monte lentement. En 1995 par exemple, c’était au rythme d’un mètre tous les deux jours. Ce genre de jeu permettre d’éviter la perte de mémoire du risque : cela se transmet oralement, aussi par la presse d’une certaine manière, mais aussi par toutes les actions que nous allons mener”. Jusqu’au 1er février 2025, le syndicat organise un mois de commémoration du 30e anniversaire de l’inondation de 1995.
« Plus nous sommes préparés, mieux nous gérons la crise »
Et le programme est riche : une exposition photos à Grez-Neuville (jusqu’au 12 janvier), des soirées débats avec des témoignages d’anciens sinistrés (à Rives-du-Loir-en-Anjou le 16 janvier, Cheffes le 21, Briollay le 29), balades à vélo à Angers… jusqu’au temps fort organisé le 1er février au Palais des Congrès d’Angers. Avec des conférences, des balades en bateau, mais aussi diverses activités ludiques autour des inondations.
Autant de sensibilisation indispensable pour Elodie Gutierrez, qui en a marre d’entendre « Des remarques du genre ‘c’était en 1995, c’est une crue centenaire, ça arrivera dans 100 ans, je ne m’inquiète pas’. C’est faux, et le problème c’est que cela affecte la préparation des gens. Certains sont suffisamment éloignés du cours d’eau, et ils ne réalisent pas que la petite rivière à côté de chez eux peut monter très vite. Ou encore, que s’ils habitent à l’étage, l’ascenseur ne fonctionnera pas, il n’y aura plus d’électricité, peut-être plus d’eau potable… Plus nous sommes préparés, plus nous le sommes. quand la crise arrivera.
Crédit : Marie Chevillard