Jean-Marie Le Pen a gagné sa bataille culturelle

Jean-Marie Le Pen a gagné sa bataille culturelle
Jean-Marie Le Pen a gagné sa bataille culturelle

Disparu hier, Jean-Marie Le Pen apparaît aux yeux d’une majorité de Français comme un prophète caricatural – ou caricatural – sur la question de l’immigration.


Jean-Marie Le Pen, décédé mardi à l’âge de 97 ans, a gagné sa bataille culturelle. L’histoire se souviendra davantage du lanceur d’alerte impétueux que du politicien insociable. En effet, ses excès antisémites font aujourd’hui pâle figure en comparaison des excès de haine anti-juive observés dans une partie de la communauté musulmane immigrée et dans l’extrême gauche antisioniste et anticapitaliste. Hier soir, à Paris et ailleurs, des militants « humanistes » se sont rassemblés pour cracher sur les morts en buvant des bières et des champagnes tièdes. Loin de clore une époque, la disparition du fondateur du Front National s’accompagne, partout dans le monde, du réveil annoncé des peuples et des nations. L’élection de Donald Trump témoigne de cette révolution conservatrice réussie. L’annonce de la démission du Premier ministre canadien Justin Trudeau lundi confirme l’échec des idéologues du mondialisme et du multiculturalisme : des utopies dénoncées par Le Pen.

Le goût de déplaire

Il n’en demeure pas moins que son goût de déplaire aux élites parisiennes et à leurs médias, et sa coquetterie à assumer la posture d’un ex-para devenu paria-punk, l’ont poussé aux péchés et aux convictions infâmes. Cet attrait jubilatoire pour la provocation a eu pour conséquence de créer un effet de répulsion chez ceux (j’étais de ceux-là) qui comprenaient ses attaques contre le politiquement correct mais qui ne pouvaient cautionner son « détail d’histoire » sur les chambres à gaz, ses « crématoires Durafour ». » et autres subtilités de fin de banquet. De ce point de vue, Le Pen a contribué à compliquer et donc à ralentir la tâche de ceux qui voyaient les mêmes choses mais ne voulaient pas se mêler de son univers mental.

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Ironie de l’histoire

La concomitance entre sa mort, annoncée hier à midi, et la commémoration des attentats islamistes contre Charlie Hebdole 7 janvier 2015, rappelle l’aveuglement de tous ceux qui, à commencer par la rédaction du journal satirique, n’ont jamais voulu entendre ses mises en garde contre l’immigration de peuplement et la subversion de l’islam conquérant. Ironie de l’histoire : c’est l’ex-gauchiste Daniel Cohn-Bendit qui, dimanche sur LCI parlant de Mayotte submergée par les clandestins, a appelé à « ralentir et rendre impossible cette immigration qui est un grand bouleversement, un grand remplacement de population ». Cette soudaine adhésion du vieux soixante-huitième au vocabulaire de Renaud Camus n’est en tout cas pas partagée par Emmanuel Macron, corseté dans sa dialectique sommaire opposant les bons et les méchants. Non content d’avoir ciblé Elon Musk l’autre jour en l’accusant de soutenir « une nouvelle Internationale réactionnaire »le chef de l’Etat a désigné Le Pen, dans une nécrologie avare de mots, comme la « figure historique de l’extrême droite ».

Mais ce procès récurrent de l’extrémisme est l’autre moyen, avec la censure, de délégitimer les opinions non conformes. Derrière « l’extrême droite » ou le « fascisme », déjà brandi par le passé contre les dénonciateurs du goulag et des crimes communistes, apparaît un nouveau cycle politique aspirant au contraire à plus de démocratie.

Dans ce cas, c’est le monde déraciné, indifférencié et remplaçable, rêvé par Soros et appliqué par Macron, qui finit par céder la place à une souveraineté plus directement liée à la volonté des gens ordinaires. Les yeux de Jean-Marie Le Pen se sont fermés tandis que ceux des Français s’ouvrent.

 
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