L’agence spatiale américaine évalue deux options pour ramener les échantillons collectés sur la planète Mars par le rover Perseverance. L’objectif : réduire les coûts par rapport au plan précédent, et éviter de les ramener sur Terre trop loin dans le futur.
Comment assurer le retour sur Terre des précieux échantillons martiens que l’agence spatiale américaine (NASA) a collectés sur la planète rouge ? C’est la question qui occupe la NASA depuis des mois maintenant, dans le cadre du programme justement intitulé Mars Sample Return (MRS), c’est-à-dire Retour d’échantillons de Mars en français.
Mais la question sous-jacente est surtout de savoir comment il est possible de ramener ces prélèvements sans (trop) mettre à rude épreuve les finances de l’agence spatiale. C’est le mot d’ordre de la NASA depuis le printemps 2024 : il faut contenir les coûts de la mission. Le plan élaboré précédemment a été jugé trop coûteux et trop long.
Pour l’heure, l’agence spatiale américaine n’a pas encore pris sa décision. Or, dans un communiqué partagé le 7 janvier 2025, on apprend que deux scénarios sont favorables. Surtout, une date limite a été fixée pour les arbitrages finaux. Ce sera, sauf drame, au second semestre 2026. C’est indispensable pour respecter les délais.
Deux options rivales : une solution en interne ou un retour en entreprise
La première option s’appuie sur les systèmes d’entrée, de descente et d’atterrissage déjà utilisés, notamment la méthode de la grue aérienne, démontrée par les missions Curiosity et Perseverance. Appelée « Sky Crane » en anglais, cette approche consistait à placer des rovers sur Mars en les abaissant à l’aide d’un système de câbles.
La deuxième option consiste à recourir simplement à un acteur privé, qui gère presque tout – le financement restant à la charge de la NASA. Un appel d’offres aurait probablement été lancé et on devine qu’une entreprise comme SpaceX pourrait se présenter pour proposer un atterrisseur commercial, afin d’atteindre la surface, et d’y déposer tout le nécessaire.
Les évaluations suggèrent une dépense allant de 6,6 à 7,7 milliards pour l’agence si la première option est retenue, avec un développement par le Jet Propulsion Laboratory. La seconde est estimée entre 5,8 et 7,1 milliards de dollars. Sur le plan strictement financier, cela semble plus compétitif, mais les deux scénarios devront être affinés.
Mission Return of the Mars Sample Return entre 2035 et 2039
Dans les deux cas, ces montants sont bien plus proches de la fourchette souhaitée par Bill Nelson, l’actuel patron de la NASA – il souhaitait réduire le coût du programme à environ 5 à 7 milliards de dollars, et pas plus de 11 milliards, ce qui était le dernier. estimation du plan précédent.
Le délai fixé pour le retour des échantillons a également été critiqué : on parlait d’une livraison sur Terre en 2040. Une date « trop lointaine », a souligné Bill Nelson. A l’origine, il s’agissait de démarrer le programme vers 2027-2028, pour viser un retour sur la planète bleue au début de la décennie 2030.
Aujourd’hui, on parle plutôt d’un calendrier à mi-chemin entre ces deux étapes, avec un lancement de l’orbiteur de l’Agence spatiale européenne en 2030 (car l’ESA sera partenaire), une récupération des échantillons en 2031 et un retour au pays en 2035. Dans le meilleur des cas. Si les retards s’accumulent, cela pourrait glisser jusqu’en 2039.
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