La police recherche un suspect après le meurtre d’un ancien député cambodgien

La police recherche un suspect après le meurtre d’un ancien député cambodgien
La police recherche un suspect après le meurtre d’un ancien député cambodgien

L’homme en fuite recherché par les forces de l’ordre est un ancien soldat de la marine thaïlandaise, a rapporté la presse locale.

« Nous enquêtons sur le motif. Pour l’instant, nous n’avons pas beaucoup d’informations, si ce n’est qu’il travaille comme chauffeur de taxi-moto», Sanong Sangmanee, chef de la police du quartier de Bangkok où s’est produit l’incident.

Lim Kimya a été tué par un homme à moto mardi en fin d’après-midi dans un quartier touristique de la capitale thaïlandaise Bangkok, où un bus en provenance de Siem Reap (Cambodge) venait de le déposer, en compagnie de sa Française.

Des images de vidéosurveillance diffusées dans la presse thaïlandaise montrent le suspect circulant sur un scooter rouge, en jean et avec un sac en bandoulière.

L’opposant cambodgien Sam Rainsy, en exil en , a dénoncé l’assassinat « politique » de son « collègue » par les « acolytes de Hun Sen », dont la famille dirige le royaume d’une main de fer.

“Nous pouvons voir la main de Hun Sen derrière l’assassinat de Lim Kimya comme nous l’avons vue derrière les innombrables crimes politiques au Cambodge restés impunis”, a-t-il écrit, dans un message sur Facebook publié dans la nuit de mardi à mercredi.

« Comme moi, Lim Kimya, comme tous les militants les plus actifs de l’opposition démocratique, figurait sur la liste noire de Hun Sen qui ne recule devant aucun crime. Plusieurs dizaines de membres de l’opposition ont été froidement assassinés », a-t-il déclaré. a insisté l’adversaire.

La police thaïlandaise marque du ruban adhésif sur les lieux du meurtre d’un ancien député de l’opposition cambodgienne, Lim Kimya, dans une zone touristique de la capitale thaïlandaise, le 7 janvier 2025. PHOTO AFP / Lillian SUWANRUMPHA

Lim Kimya a la nationalité française. Il a vécu « de longues années » en France, a rappelé M. Rainsy.

Lim Kimya et Sam Rainsy ont été élus députés en 2013 sous la bannière du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), dont la percée historique avait menacé l’hégémonie du Premier ministre de l’époque, Hun Sen.

Hun Sen a dirigé le pays pendant près de quarante ans avant de démissionner en 2023 au profit de son fils, Hun Manet.

Les groupes de défense des droits de l’homme ont souvent dénoncé ses méthodes répressives envers toute voix critique, ce qui maintient le Cambodge parmi les pires performances d’Asie en matière de libertés d’expression ou d’association.

Hun Sen est régulièrement accusé d’utiliser la justice pour museler ses opposants.

Seul grand groupe d’opposition, le CNRP a été dissous en 2017 par la Cour suprême et ses dirigeants poursuivis en justice.

– Acte « haineux et inhumain » –

Le porte-parole du gouvernement cambodgien, Pen Bona, a rappelé à l’AFP que cette affaire relevait de la responsabilité des autorités thaïlandaises.

Des membres d’un bureau d’enquête de la police thaïlandaise près de l’endroit où un ancien député d’opposition cambodgien, Lim Kimya, a été tué, dans une zone touristique de la capitale Bangkok, le 7 janvier 2025. PHOTO AFP / Lillian SUWANRUMPHA

L’opposition « accuse toujours le gouvernement de tout, sans fondement ni preuve », a-t-il insisté, niant toute implication de Phnom Penh.

Ces dernières années, des militants cambodgiens ont fui vers la Thaïlande, mais certains ont été arrêtés et expulsés vers leur pays d’origine. La Thaïlande a été critiquée dans le passé pour avoir renvoyé des réfugiés et des demandeurs d’asile vers des pays où leur sécurité n’était pas garantie.

“Bangkok n’est pas un endroit sûr”, a déclaré à l’AFP Elaine Pearson, directrice Asie de l’ONG Human Rights Watch (HRW).

« Bien que le motif ne soit pas clair pour le moment, nous savons que cela survient à un moment de répression croissante contre les militants de l’opposition cambodgienne », a-t-elle poursuivi.

Le jour même du meurtre, Hun Sen, aujourd’hui président du Sénat, a déclaré lors d’un discours qu’il souhaitait une loi qui assimile les groupes ou individus poursuivis pour complot contre le gouvernement de son fils à des « terroristes ».

Le CNRP a dénoncé dans un communiqué l’assassinat « haineux et inhumain » de l’ancien député.

Au moment de la dissolution de son parti, Lim Kimya avait assuré à l’AFP qu’il n’allait “jamais abandonner la politique”.

Il a continué d’exprimer ses opinions sur Facebook et, dans son dernier message, vendredi, il a dénoncé les échecs d’un événement du Nouvel An organisé par un autre fils de Hun Sen, Hun Many, actuellement vice-premier ministre.

 
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