Interrogée sur France Inter, la lauréate iranienne du prix Nobel de la paix, qui a bénéficié début décembre d’une sortie de prison pour raisons médicales, a exprimé « son inquiétude quant à l’état de santé de Cécile », détenue dans un quartier de haute sécurité de Prison d’Evin à Téhéran.
« Un véritable supplice »
« J’ai pu poser des questions à des détenus qui ont passé quelques jours en cellule avec elle. On dit que physiquement, elle est extrêmement affaiblie, et je suis très inquiète pour elle”, a déclaré la militante de 52 ans, dont les propos ont été traduits en français.
« L’isolement, ce sont des conditions terribles, une véritable torture. Il n’y a pas de promenades, quand j’étais là-bas, nous ne faisions que trois sorties dans la cour, de vingt minutes seulement, par semaine, la porte de sa cellule est fermée 24 heures sur 24 sauf pour aller à “l’infirmerie”, a expliqué Mme. Mohammadi. « Se retrouver trois ans comme elle, sans pouvoir bouger, sans pouvoir prendre l’air, ça pourrait lui être fatal. Se retrouver isolée aussi longtemps est inconcevable, insupportable », a-t-elle prévenu.
Cécile Kohler, 40 ans, et son compagnon Jacques Paris ont été arrêtés en mai 2022 et sont accusés d’« espionnage » par les autorités iraniennes. Le couple est détenu séparément à la prison de haute sécurité d’Evin et leurs familles n’ont que peu de nouvelles lors d’appels téléphoniques qui ne durent que quelques minutes, selon leurs proches. Téhéran a déclaré en novembre que le couple était détenu « dans de bonnes conditions et en bonne santé ».
« Otages de l’État »
Un troisième Français, prénommé Olivier mais dont le nom n’a pas été rendu public, est également détenu en Iran depuis 2022. Paris qualifie ces prisonniers d’« otages de l’État ».
Narges Mohammadi, pour sa part, n’a pas été renvoyée en prison, mais son statut juridique reste incertain et elle risque d’être de nouveau arrêtée « à tout moment », selon l’avocat de sa famille.