L’expertise sur les sinistres dus au retrait-gonflement des argiles se professionnalise

L’expertise sur les sinistres dus au retrait-gonflement des argiles se professionnalise
L’expertise sur les sinistres dus au retrait-gonflement des argiles se professionnalise

Qualification et indépendance des experts, contenu et délais d’établissement du rapport, contrôles administratifs, etc. : depuis le 1est Janvier 2025, l’expertise des pertes causées par le retrait-gonflement des sols argileux (RGA) devient professionnelle. Un décret du 3 décembre 2024 fixe un certain nombre de conditions pour améliorer la couverture assurée de ce phénomène naturel qu’est le RGA. Sur les sols argileux, les sécheresses et réhydratations successives du sol entraînent des mouvements de terrain différentiels qui peuvent gravement endommager les bâtiments : façades fissurées, volets et fenêtres condamnés, tuiles soulevées et autres désordres rendent souvent les maisons inhabitables. Près de 10,5 millions de logements individuels sont concernés sur près de la moitié du pays, et le phénomène s’amplifie avec le changement climatique.

Le risque a été intégré au régime des catastrophes naturelles (Cat-Nat) en 1989 ; ses dommages seront probablement réparés, au terme de procédures longues et incertaines. Au cours des cinq dernières années, 70 % des sinistres Cat-Nat sont dus à la sécheresse pour un coût de 1,5 milliard d’euros. En octobre 2023, un rapport du député Vincent Ledoux (Nord) recommandait un certain nombre de mesures pour améliorer la couverture des RGA par les assureurs.

Pour les sinistres reconnus au Cat-Nat à compter de début janvier 2025, l’expert désigné doit désormais démontrer un niveau de diplôme d’études postsecondaires et une expérience professionnelle suffisante pour développer et maintenir ses compétences dans le temps. Il dispose d’un délai de quatre mois, à compter de la réception de tous les éléments transmis par l’assuré, pour adresser un rapport intermédiaire avec sa conclusion définitive sur la cause déterminante des troubles constatés, la qualification du dommage matériel et, le cas échéant, l’ouverture du droit. à la garantie. Il bénéficie d’un mois supplémentaire si l’expertise nécessite la réalisation d’investigations techniques complémentaires réalisées par une société tierce. Son rapport final doit alors être établi dans un délai d’un mois, à compter de la réception des éventuels résultats des investigations géotechniques complémentaires et de la validation des devis des entreprises de travaux.

Le décret fixe également les conditions d’intervention des fonctionnaires et agents publics chargés de contrôler le respect de leurs obligations par l’expert.

Rappelons que seul le maire peut demander la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle lorsqu’un phénomène naturel intense provoque des dégâts, même si un seul bien est endommagé. Il adresse alors une demande de classement au préfet du département. Les propriétaires du bien concerné doivent déclarer le sinistre à leur assureur, avant de le déclarer à la mairie.

Marie Gasnier

 
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