C’est avec un film qui contemple directement la mortalité que, à 75 ans, Pedro Almodóvar a reçu un Lion d’Or à la Mostra de Venise en septembre. C’est d’ailleurs avec son premier long métrage en anglais que le réalisateur espagnol a finalement décroché un prix. Déjà sorti en Espagne et aux États-Unis, La chambre d’à côté arrive en France ce 8 janvier. Mais il divise la presse aux Etats-Unis, où se déroule l’intrigue du film, ainsi qu’en Espagne, pays du cinéaste.
Nous suivons Tilda Swinton dans la peau de Martha, ancienne reporter de guerre pour Le New York Times, souffrant d’un cancer en phase terminale. Julianne Moore est Ingrid, une écrivaine à succès qui revient s’installer à New York après des années à Paris. Les deux amis se retrouvent après une longue période sans se voir. La seconde accompagnera alors la première dans ses derniers instants, et dans sa décision de se suicider sans attendre que le cancer la tue. La remise en question de l’euthanasie et du droit à une mort digne se mêle également à d’autres débats actuels, comme celui du changement climatique.
Intemporel ou artificiel ?
Ce type de réflexion sur la mortalité est souvent l’apanage d’artistes aux carrières longues et réussies, comme Almodóvar,