l’essentiel
Le 19 juillet 2013, Julie Michel, 26 ans, disparaît mystérieusement au port de Lers, en Ariège. Sa mère, Betty Lefebvre, attend que la justice relance les enquêtes. D’autant que les enquêteurs travaillent sur une autre affaire de disparition, celle de Fadila Bouafia, 53 ans, disparue dans la même zone depuis le 4 novembre 2024. Dans cette affaire, un ancien militaire accusé de meurtre est placé en détention provisoire. Il nie les faits.
«Je n’abandonnerai pas. Jamais!” Betty Lefebvre est une mère déterminée. Plus de 11 ans après la mystérieuse disparition de sa fille, Julie Michel, alors âgée de 26 ans, étrangement disparue en Ariège le 19 juillet 2013 lors d’un « road trip », cette maman n’abandonne pas. Alors que l’enquête pour « disparition inquiétante » a été classée sans suite en août 2018 par le parquet de Foix, Betty s’accroche à d’autres espoirs.
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“J’attends toujours d’être reçu par un juge après la procédure ouverte pour ‘enlèvement et séquestre’ et ma constitution de partie civile, en mai 2024, auprès du doyen des juges d’instruction, au tribunal judiciaire de Toulouse”, s’impatiente Betty, habitant Auxerre (Yonne) d’où est originaire Julie. Une impatience d’autant plus légitime qu’une autre affaire de disparition inquiétante, dans la même zone, occupe désormais les tribunaux.
A une quinzaine de kilomètres
Même si la prudence est de mise, difficile de ne pas évoquer la disparition de Fadila Bouafia, cette mère et grand-mère de 53 ans, qui n’a plus donné signe de vie depuis le 4 novembre 2024. Celle qu’on surnomme « Fafa », disparu des radars sur les hauteurs de Biert, non loin de Massat, à une quinzaine de kilomètres du Port de Lers, lieu de la découverte, le 5 août 2013, du break Renault 21 Nevada, par Julie Michel.
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Accusé du meurtre de Fadila, François Perez, ancien militaire de 47 ans, est placé en détention provisoire. A l’issue d’une fête entre amis, sur les hauteurs de Biert, cet homme qui vit de manière autonome dans une cabane au milieu des bois, est soupçonné d’avoir tué son ami. Une accusation qu’il réfute d’emblée. La disparition de Julie, dont le mode de vie correspondait à celui de cet ancien militaire, pourrait-elle avoir un lien avec ce dernier ? Si un rapprochement entre ces deux dossiers est prématuré, la mère de Julie souhaite que des vérifications soient effectuées. Notamment pour savoir si François Perez était présent, à Massat, le soir du 18 juillet 2013.
« Ce soir-là, ma fille était au marché nocturne de Massat. Le matin, elle achetait des cartes postales et a été aperçue à l’office de tourisme. Elle évoluait en marge de la société de consommation qu’elle fuyait et elle cherchait un mode de vie alternatif. Mais l’Ariège n’a pas été incluse dans le voyage entamé il y a quelques semaines en voiture.
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Ce 19 juillet, un parapentiste l’a croisé, vers 12 heures, devant son véhicule. Ensuite, plus rien. Ce n’est que trois semaines plus tard, lorsque sa voiture est enfin signalée garée sur le parking du col du port de Lers, que les premières recherches commencent.
Des vêtements, un téléphone, une cuisinière ont été retrouvés dans le break qui lui servait de lieu de couchage. Fugue, suicide, accident ? Toutes les pistes ont été explorées par les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Girons. En vain. Mais les investigations ont commencé tardivement. « Le travail de conservation des traces et indices lors du signalement de sa voiture n’a peut-être pas été optimal », regrette Betty qui souhaiterait qu’on sonde l’étang de Lers, un point d’eau situé à 1 200 mètres d’altitude. ‘altitude.
L’association d’assistance et de recherche de personnes disparues (ARPD) tente également d’aider la mère de Julie en collectant des informations. Elle espère que de nouveaux témoignages permettront de dénouer cette affaire et de délier les langues à Massat.
Adepte d’une communauté
Avant de disparaître, Julie, dont le bras gauche est recouvert d’un tatouage distinctif, avait rejoint son petit ami à Lacanau (Gironde). Ensuite, elle a dû rejoindre l’Espagne. Pourquoi s’est-elle arrêtée en Ariège ? « Je ne sais pas encore, assure Betty, mais elle n’était pas du genre à disparaître comme ça. Elle a probablement eu une mauvaise rencontre… J’espère qu’elle est en vie quelque part.
Curieuse de la vie et attirée par les voyages – elle avait passé trois mois en Amérique du Sud – Julie était également en contact avec un membre de la communauté Enki (une référence au dieu de la sagesse) sur internet. « Elle se livrait souvent à des incantations et à des prières pour suivre les préceptes de ces adeptes. Avait-elle rendez-vous avec l’un d’eux en Ariège ? Une piste également explorée mais aucun lien n’a été établi entre sa disparition et la possible présence d’un membre de cette communauté, non loin de Massat.
À ce jour, il y a encore de l’espoir. Celle que la justice relance les enquêtes pour comprendre ce qui est arrivé à Julie.
